Par Prince Bertoua
Face à la recrudescence des tensions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le Président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço, facilitateur du processus de paix dans la région des Grands Lacs, a exprimé sa vive inquiétude. Dans un communiqué publié récemment, il a fermement condamné les violences en cours et appelé à un retour au dialogue pour préserver la paix et la stabilité dans la région.
Une détérioration préoccupante

La résurgence des violences orchestrées par le Mouvement du 23 mars (M23), marquée par l’occupation illégale des villes stratégiques de Sake et Minova, illustre une dangereuse escalade du conflit. Ces actions ont exacerbé la crise humanitaire déjà dramatique, en particulier dans les environs de Goma, aujourd’hui menacée par un siège prolongé.
Le président angolais a qualifié ces agissements du M23 et de ses soutiens d’irresponsables et de gravement préjudiciables aux efforts de paix initiés dans le cadre du processus de Luanda. « Ces actes mettent en péril les avancées obtenues jusqu’ici et sapent la sécurité régionale », a déclaré João Lourenço.
Un appel à la responsabilité et à la protection des civils

La République d’Angola a exhorté les protagonistes du conflit à respecter les droits fondamentaux, à protéger les populations civiles et à garantir l’intégrité des troupes du Mécanisme spécial renforcé de vérification (MAVR) déployées à Goma. Ces forces, dont le rôle est central dans l’évaluation et la supervision des conditions sur le terrain, sont également exposées aux violences.
« La situation sécuritaire en RDC ne peut trouver de solution par les armes. Nous appelons à un retour immédiat aux négociations », a insisté le président Lourenço, réaffirmant la nécessité de privilégier un règlement pacifique.
Une région à la croisée des chemins

Le conflit dans l’est de la RDC continue de représenter un défi de taille pour la stabilité des Grands Lacs. Avec des centaines de milliers de déplacés et une montée en puissance des groupes armés, la communauté internationale est appelée à intensifier son soutien aux initiatives de médiation.
Dans ce contexte, l’Angola, par la voix de son chef d’État, réaffirme son engagement en faveur d’une paix durable et d’une coopération régionale renforcée. Cependant, le chemin vers la stabilité reste semé d’embûches, et les prochains mois seront déterminants pour éviter une catastrophe humanitaire et sécuritaire encore plus profonde.
En l’absence d’un consensus, la région court le risque de voir s’effondrer les frêles acquis des accords passés, rappelant que la paix demeure une quête ardue, mais nécessaire. https://actualite.cd/2025/01/24/rdc-joao-lourenco-denonce-loccupation-de-sake-et-minova-par-le-m23rdf