Joseph Kabila Kabange, l’homme de l’ombre depuis près de quatre ans, s’apprête à parler. Et lorsqu’un ancien président parle, c’est souvent que la République retient son souffle.
Selon nos informations confirmées par Barbara Nzimbi, proche du cercle kabiliste, le sphinx de Kingakati s’adressera à la nation dans les prochaines heures – ou tout au plus, dans les prochains jours. Une déclaration qui s’annonce aussi lourde que le silence qui l’a précédée.
UN CONTEXTE ÉLECTRIQUE

La République Démocratique du Congo vit une séquence politique tendue. Le pays est encore sous les secousses de la présidentielle contestée de 2023, et l’actualité sécuritaire à l’Est s’enlise dans une instabilité chronique. C’est dans ce climat inflammable que des rumeurs ont circulé sur une arrivée inopinée de Joseph Kabila à Goma – informations encore non vérifiées, mais largement relayées dans la presse nationale et les réseaux sociaux.
La réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Des sanctions ciblées ont été annoncées contre l’ancien président : saisie de biens, gel d’actifs et d’autres mesures à l’encontre de certains membres de sa garde rapprochée. Cette manœuvre, perçue par certains comme une tentative d’étouffement politique, a immédiatement réveillé les partisans du FCC (Front Commun pour le Congo), désormais en alerte maximale.
UNE DÉCLARATION POUR « FIXER L’OPINION »

Mais que dira exactement Kabila ? Va-t-il briser sa légendaire retenue pour dénoncer les « persécutions politiques » dont il se dit victime ? Va-t-il tracer une nouvelle ligne dans le sable et se repositionner comme acteur majeur face à un pouvoir Tshisekedi jugé vacillant par l’opposition ?
Une chose est certaine : sa voix pèsera. Car malgré son retrait apparent de la vie politique, Joseph Kabila demeure un poids lourd dans les arcanes du pouvoir. Dans les provinces, chez les notables, au sein même des forces de sécurité, son nom suscite encore loyauté et crainte.
UNE RUPTURE DÉFINITIVE OU UN RETOUR STRATÉGIQUE ?

L’ancien président choisira-t-il l’affrontement direct ou la manœuvre subtile ? Sera-t-il rassembleur ou provocateur ? La sortie annoncée de Kabila pourrait bien redessiner les lignes de fracture de la scène politique congolaise, déjà fracturée par des enjeux de pouvoir, des ambitions présidentielles précoces et un climat socio-économique à la dérive.
En RDC, le silence d’un ancien président n’est jamais anodin. Et sa parole, lorsqu’elle survient, peut tout faire basculer. Le peuple congolais, lui, observe, scrute, et attend.