Dans un développement politique aux accents de rupture, la faction du Parti Démocratique Gabonais (PDG) demeurée fidèle à l’ancien président Ali Bongo Ondimba a fait entendre sa voix ce jour, à l’occasion d’une conférence de presse tenue dans la résidence de l’ancien ministre Ali Akbar Onanga à Angondje. Se réclamant de la légitimité historique et juridique du PDG, ce courant, représenté par Ali Akbar Onanga lui-même et Me Francis Nkea Nzighe, a annoncé sa volonté de se constituer en véritable opposition au pouvoir du président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema.
En affirmant que la tendance actuellement menée par Blaise Louembe Kouya — qui occupe les locaux du siège du PDG et revendique la majorité des militants — s’est désormais arrimée au « Rassemblement des Bâtisseurs » du général-président Oligui Nguema, les fidèles de Bongo dénoncent une trahison de l’esprit du parti historique. Selon leurs déclarations, cette aile pro-Oligui se préparerait même à une sortie formelle du PDG, hypothèse qu’ils jugent inacceptable au regard de l’héritage politique du parti.
« Nous prenons acte de l’élection du président Oligui Nguema, mais son offre politique est, à nos yeux, inadaptée aux réalités vécues par les Gabonais », a affirmé Me Francis Nkea Nzighe. Fidèles à leur ligne, les membres de cette faction entendent se positionner pour les prochaines joutes électorales, notamment les législatives et les locales, qu’ils considèrent comme un levier de reconquête politique.
Ali Akbar Onanga, dans un ton empreint de gravité, a balayé toute hypothèse de ralliement au camp présidentiel, invoquant une « cohérence politique et morale ». « Nous ne saurions nous allier à celui qui nous a évincés du pouvoir le 30 août 2023. Ce serait une trahison de notre histoire et de nos convictions », a-t-il martelé. Il précise que leur action politique durant ce mandat sera celle d’une vigilance critique : « Nous observerons. Et nous parlerons. »
Fustigeant par ailleurs le manque de clarté du ministère de l’Intérieur, qu’il accuse d’avoir livré deux versions contradictoires des résultats de la dernière élection présidentielle, le camp pro-Bongo s’insurge contre ce qu’il considère comme une manipulation institutionnelle aux conséquences lourdes pour la stabilité démocratique.
Interrogés sur leur silence relatif au moment de la chute d’Ali Bongo, les intervenants se sont défendus avec fermeté : « Le moment n’était pas à la réaction épidermique. Nous étions dans une phase d’analyse. Aujourd’hui, nous parlons, et rien ni personne ne pourra nous empêcher de le faire au nom du Parti Démocratique Gabonais, dont nous n’avons jamais démissionné », a répliqué Ali Akbar Onanga.
Quant à l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, les propos d’Ali Akbar Onanga ont été sans appel. Il a qualifié les membres de la tendance Louembe de « traîtres et opportunistes », soulignant une rupture irréconciliable entre ceux qui, selon lui, ont choisi la compromission et ceux qui demeurent fidèles à la ligne historique du PDG.
Ce coup d’éclat ravive les clivages internes au sein du plus ancien parti gabonais et rebat les cartes d’une opposition encore en recomposition. Dans un paysage politique en pleine mutation, la réactivation de la mouvance pro-Bongo ajoute une dimension supplémentaire à la complexité de la transition en cours. https://gabonmediatime.com/gabon-ali-akbar-onanga-denonce-une-prise-de-controle-illegale-du-pdg/
