Goma, RDC – 18 avril 2025 – Tel un vieux lion regagnant la savane après un long exil volontaire, Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République Démocratique du Congo, a effectué un retour inattendu mais calculé sur le sol congolais ce vendredi 18 avril. C’est à Goma, bastion symbolique de l’Est du pays, que l’ex-chef de l’État a été aperçu, marquant ainsi un tournant potentiel dans le climat politique congolais à moins d’un an des échéances électorales majeures.
Selon des sources concordantes issues de la presse locale et relayées par des organes internationaux, Kabila est arrivé tôt dans la matinée sous haute sécurité. Aucun discours, aucune déclaration. Mais en RDC, le silence d’un ancien président pèse plus lourd que mille mots. Ce retour suscite une multitude de lectures politiques et alimente d’ores et déjà les débats dans les cercles diplomatiques comme populaires.
Un retour qui n’est pas anodin

Depuis qu’il a quitté le pouvoir en 2019 après dix-huit années à la tête du pays, Joseph Kabila s’était volontairement éclipsé de la scène médiatique et institutionnelle. Entre résidences isolées, voyages discrets et apparitions sporadiques, l’homme qui a gouverné la RDC d’une main de fer est resté une énigme, mais jamais un oublié.
Son retour à Goma intervient dans un contexte sécuritaire tendu à l’Est, où l’armée mène une série d’opérations contre les groupes armés, mais aussi dans un climat de recomposition politique nationale. Les rumeurs d’une possible recomposition autour du Front Commun pour le Congo (FCC) – sa formation politique – vont bon train.
Entre calcul politique et appel du peuple ?

Si le retour de Kabila suscite de nombreuses spéculations, certains observateurs y voient un signal fort adressé à l’actuel président Félix Tshisekedi, dont la gestion du pays divise. D’autres y perçoivent une manœuvre stratégique en prévision d’une relance politique ou d’un rôle d’arbitre dans un pays toujours en quête d’unité.
« Kabila est un animal politique. Il ne fait jamais rien par hasard », glisse un analyste politique de Kinshasa. « S’il revient à Goma, c’est parce qu’il sait que le moment est venu de peser à nouveau sur l’échiquier national. »
L’accueil des populations : entre curiosité, nostalgie et prudence

Dans les rues de Goma, les réactions oscillent entre l’émotion et la réserve. Certains habitants, encore marqués par les souvenirs des années Kabila, saluent le retour d’un « fils du pays », d’autres, plus prudents, rappellent les zones d’ombre de son règne. Le spectre de la crise sécuritaire persistante, la fragilité institutionnelle et les tensions régionales complexifient le retour de celui qui fut à la fois le plus jeune président de l’histoire de la RDC et l’un des plus clivants.
Vers un nouveau chapitre politique ?

L’avenir dira si cette réapparition de Joseph Kabila à Goma n’est qu’un épisode symbolique ou le prélude d’un retour plus actif sur la scène politique congolaise. Ce qui est certain, c’est qu’en RDC, aucun mouvement d’un ancien chef de l’État n’est jamais neutre. Et dans un pays où les alliances se font et se défont au rythme des tambours politiques, l’ombre de Kabila plane désormais à nouveau, majestueuse et intrigante.