Kinshasa, 9 avril 2025 – Par notre correspondant spécialDans un climat sociopolitique déjà tendu à l’approche des prochaines échéances électorales, la détention jugée « arbitraire » du pasteur Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), suscite une vague d’indignation. Quatre organisations congolaises de défense des droits humains ont élevé la voix, mercredi à Kinshasa, pour exiger des informations claires et officielles sur le lieu de détention et l’état de santé de l’ancien responsable électoral.
Un silence assourdissant, une inquiétude croissante

Depuis plusieurs semaines, le nom de Ngoy Mulunda circule dans les milieux politiques et judiciaires, mais dans un épais brouillard d’incertitudes. Aucun communiqué officiel. Aucune visite autorisée. Et surtout, aucun signe de vie public. Cette opacité inquiète.« Nous dénonçons une détention arbitraire, sans fondement juridique clair, ni respect des procédures légales. C’est une violation grave des droits fondamentaux d’un citoyen congolais », a déclaré l’une des ONG signataires lors d’une conférence de presse, l’air grave et la voix ferme.
Une figure controversée, mais un citoyen protégé par la loi

Figure centrale du processus électoral de 2011, Ngoy Mulunda est connu pour son influence au sein de certains cercles politiques proches de l’ancien régime. Son arrestation, en dehors de toute communication officielle, alimente les soupçons de règlement de comptes politiques, dans un pays où l’instrumentalisation de la justice reste une plaie béante.« Peu importe les opinions politiques ou les antécédents, Ngoy Mulunda a droit à un traitement conforme à la Constitution. Ce n’est pas seulement son cas que nous défendons, c’est l’état de droit en RDC », a insisté un représentant de la société civile.
Un test pour les autorités congolaises

Alors que le président Félix Tshisekedi a multiplié les promesses de réforme et de transparence, ce dossier pourrait bien devenir un test de crédibilité. En refusant de livrer des informations précises sur la situation de Ngoy Mulunda, les autorités donnent raison aux sceptiques qui pointent du doigt un recul des libertés publiques.
Le peuple congolais, échaudé par des années d’opacité institutionnelle, observe. Et attend. Car derrière le silence officiel, se joue bien plus qu’un cas isolé : l’avenir de la démocratie congolaise. https://www.radiookapi.net/2025/04/10/actualite/justice/des-ong-appellent-la-transparence-sur-la-detention-du-pasteur-ngoy