dimanche 20 avril 2025
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RDC-USA : Un deal dangereux pour la sécurité du pays

Kinshasa dans l’étau d’un pacte toxique

Un parfum de déjà-vu flotte sur les collines de l’Est congolais, là où les convois militaires croisent les camions de minerais. La République Démocratique du Congo, géant blessé au cœur de l’Afrique, semble rejouer un vieux film au scénario tragique : celui d’un pays riche de tout, sauf de lui-même. Cette fois, la superproduction s’intitule « minerais contre sécurité ». Aux manettes : Washington. Au casting : Donald Trump, les généraux, les sociétés minières, et en figurants… 100 millions de Congolais.

Quand la diplomatie devient une transaction

L’idée semble simple, presque banale dans le cynisme des chancelleries : offrir une assistance militaire à un État en guerre contre ses propres fantômes — rebelles, milices, voisins voraces — en échange d’un accès élargi aux ressources stratégiques. En d’autres termes : sécuriser pour mieux exploiter. Mais le prix de la paix ne peut être celui d’un bail minier bradé dans un bureau climatisé de Manhattan.

Trump, businessman avant tout

Ne nous y trompons pas : ce n’est pas un retour en grâce diplomatique, mais une offensive économique à la sauce MAGA. Trump n’envoie pas les Marines pour libérer Goma. Il veut du cobalt pour ses industries, du cuivre pour ses alliés, du lithium pour ses missiles. Son “deal” n’a rien de philanthropique. Il sent le pétrole, la bourse et les lobbies. Il vend la sécurité comme un produit, avec un taux d’intérêt géopolitique.

Le Congo, toujours au bord du précipice

Ce pays n’a jamais cessé d’être une proie. Un territoire gorgé de richesses, dirigé par une élite souvent plus préoccupée par sa survie que par le destin de ses peuples. Depuis Lumumba, chaque alliance internationale a coûté cher. Aujourd’hui, on parle de “dialogue stratégique”, mais sur quelle base ? Qui contrôle les termes ? Où est le contre-pouvoir ? Et surtout : à qui profite vraiment ce deal ?

Un piège à ciel ouvert

Les signes sont là, trop nets pour être ignorés :Les rebelles reculent, et les mines reprennent.Des conseillers américains paradent entre Kinshasa et Kigali.

Et pendant ce temps, le Congolais de Bukavu ou de Beni continue de fuir, de pleurer, de mourir.Si l’accord se concrétise sans garde-fous, ce sera un marché de dupes. Le Congo louera sa sécurité, mais vendra son avenir.

Une souveraineté à réinventer

Il ne s’agit pas de refuser l’aide étrangère. Il s’agit de la définir. Le Congo doit poser ses conditions. Imposer des investissements structurants, assurer une transparence totale, créer un cadre de contrôle populaire et parlementaire. Exiger que les richesses extraites servent d’abord aux Congolais — pas à remplir les bilans des firmes étrangères.

Conclusion : négocier ou capituler

Le moment est grave. La RDC peut sortir du chaos, mais pas à n’importe quel prix. Elle doit cesser d’être un coffre-fort ouvert sur lequel chacun se sert. Elle doit redevenir un État, pas un gisement. Et cela commence par une vigilance extrême sur chaque ligne du contrat, chaque clause du deal, chaque mot soufflé dans les salons dorés du pouvoir.

Sinon, le “deal” ne sera pas une solution. Il sera une soumission. Et l’Histoire, une fois de plus, écrira que le Congo avait tout…sauf la mémoire.

https://www.lepoint.fr/afrique/rdc-usa-un-accord-minier-en-echange-d-un-appui-militaire-20-03-2025-2585257_3826.php

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