Le PPA-CI et les élections présidentielles de 2025
Une participation affirmée malgré les tensions
Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Laurent Gbagbo, a réaffirmé sa détermination à participer aux élections présidentielles d’octobre 2025. Cette déclaration intervenait lors de la clôture de la « fête de la Renaissance » de son parti, où Gbagbo a affiché sa confiance en la victoire imminente de son mouvement. Son engagement est d’autant plus marquant dans un climat politique tendu, où la Commission Électorale Indépendante (CEI) fait l’objet de vives critiques.
Le leader du PPA-CI qualifie la CEI d’« instrument docile » d’un pouvoir qu’il accuse de vouloir étouffer l’alternance politique. Cette critique s’accompagne de la suspension de la participation du parti aux activités de la CEI, en réponse à des irrégularités dénoncées dans le processus électoral, telles que l’exclusion de certains leaders de l’opposition et l’absence d’audit d’une liste électorale contestée. Ce virage stratégique indique la volonté du PPA-CI de se positionner comme un acteur incontournable sur la scène politique ivoirienne.
Dans ce contexte, Gbagbo appelle ses partisans à se préparer à des décisions majeures lors d’un comité central prévu dans les semaines à venir. Cette mobilisation interne témoigne d’une volonté de renforcer la cohésion et la détermination des membres du PPA-CI face aux défis à venir.

Les critiques de la CEI et l’appel au dialogue
La position du PPA-CI vis-à-vis de la CEI illustre les tensions persistantes dans le paysage politique ivoirien. Gbagbo décrit la CEI comme « boiteuse », une image qui traduit son rejet d’une institution qu’il juge inapte à organiser des élections transparentes et inclusives. En parallèle, il appelle à un dialogue politique sincère, essentiel pour restaurer la confiance entre les acteurs politiques et garantir des élections crédibles.
Les spécialistes de la politique ivoirienne soulignent que cette invitation au dialogue est cruciale dans un climat de méfiance croissante. Le politologue Abou Karamoko affirme que « la crédibilité des élections dépendra de la capacité des acteurs à engager un processus dialogique constructif ». Ainsi, la démarche du PPA-CI peut être perçue comme une tentative de rétablir un équilibre dans un système politique souvent jugé déséquilibré.
Le PPA-CI exprime également des inquiétudes quant à la liste électorale, réclamant un audit complet. Cette exigence témoigne d’une volonté de garantir la transparence du processus électoral, condition sine qua non de la légitimité des résultats. Les récents échos du parti, relayés par des médias comme Le Quotidien d’Abidjan, révèlent une stratégie visant à mobiliser l’opinion publique autour de ces enjeux fondamentaux.

Les enjeux de la candidature de Gbagbo
La candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2025 est présentée comme « non négociable ». Justin Katinan Koné, président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, souligne l’importance de Gbagbo, figure centrale du parti et de la politique ivoirienne. Son retour, après une période d’exil, pourrait profondément influencer la dynamique électorale.
Les observateurs notent que la personnalité de Gbagbo, ancien président, pourrait galvaniser un électorat en quête de changement. Néanmoins, sa candidature demeure source de querelles, notamment en raison des accusations de crimes de guerre qui pèsent sur lui. La manière dont ces questions seront abordées durant la campagne sera cruciale pour le résultat des élections.
En somme, la position du PPA-CI quant aux élections de 2025 est à la fois affirmée et complexe. Alors que le parti se prépare à affronter un processus électoral qu’il juge biaisé, il devra jongler entre l’exigence de mobiliser ses troupes et celle de dialoguer avec un pouvoir qu’il critique ouvertement. Les mois à venir seront déterminants pour voir si le PPA-CI pourra transformer ses critiques en une force électorale significative.