Sous les frondaisons denses et millénaires du Bassin du Congo, deuxième poumon écologique de la planète, souffle un vent nouveau : celui d’une communication environnementale audacieuse, stratégique et enracinée dans les réalités africaines. Du 22 au 25 avril, lors du Forum Multi-Acteurs sur la Communication Environnementale pour la Conservation et les Initiatives Émergentes du Bassin du Congo (FOMADECIE-BC), le Gabon s’est illustré comme une voix forte et lucide en plaidant pour une approche repensée de la communication environnementale.
Un leadership affirmé

Co-facilitateur du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) aux côtés de la France, le Gabon a su démontrer, une fois de plus, son rôle moteur dans la diplomatie verte continentale. L’événement, qui a réuni plus de 150 experts, communicants, décideurs et défenseurs de l’environnement à Libreville, avait pour ambition de faire de la communication non plus un simple outil, mais un véritable levier de transformation.
À la tribune, le Dr Aurélie Flore Koumba Pambo, figure montante de l’écodiplomatie gabonaise, a insisté : « Il ne s’agit plus de simplement informer, mais d’impacter, de faire comprendre, de susciter l’adhésion populaire et politique. » Dans un monde où les récits façonnent les choix de société, elle plaide pour des campagnes ciblées, percutantes, ancrées dans les réalités locales et capables d’influencer les politiques publiques au-delà des déclarations d’intention.
Une vision continentale portée par les femmes

Marqué par la présence inspirante d’Arlette Soudan Nonault, Ministre congolaise de l’Environnement et Coordinatrice de la Commission Climat du Bassin du Congo, le forum a aussi été une célébration du leadership féminin africain dans les luttes climatiques. Elle a rappelé que « sans communication stratégique, pas de conscience collective, pas de mobilisation, pas de changement systémique. »
Ce forum s’inscrit dans une dynamique plus large : faire du Bassin du Congo une priorité géopolitique, écologique et économique. Et dans cette bataille pour l’avenir, le Gabon veut être le porte-voix d’une Afrique qui parle d’elle-même, en son nom, pour sa nature.
De la parole aux actes

L’appel lancé depuis Libreville dépasse les simples résolutions. Il engage les États, les médias, les ONG et les citoyens africains à s’approprier la narration environnementale. À repenser la pédagogie climatique. À revaloriser les savoirs locaux. Car préserver les forêts du Bassin du Congo, c’est préserver la vie. Et pour cela, il faut des mots justes, des images fortes, des voix crédibles.
Dans une ère saturée d’informations, le Gabon propose une boussole : la communication comme pilier de durabilité, comme outil de souveraineté écologique, comme arme douce mais puissante face aux menaces climatiques.
L’Afrique verte a besoin de récits. Le Gabon en écrit les premiers chapitres.