Stratégies de vaccination contre le Mpox en RDC

Un contexte épidémiologique alarmant
La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une crise sanitaire sans précédent, marquée par une flambée de cas de Mpox, anciennement nommé variole du singe. Selon Samuel-Roger Kamba, ministre de la Santé publique, le nombre de cas suspects a grimpé de 14.956 en 2023 à 64.173 en 2024. Bien que le taux de létalité ait diminué, de 4,5 % en 2022 à 2,1 % en 2024, il reste une source d’inquiétude.
Les provinces les plus touchées, comme le Sud-Kivu, le Sud-Ubangi, la Tshuapa et la Tshopo, représentent 76 % des décès. En janvier 2025, 888 cas suspects ont été signalés avec un taux de létalité de 0,85 % et 26 décès. Ces statistiques appellent à une réponse rapide et efficace pour endiguer la propagation de cette maladie.
En réponse, le gouvernement congolais a lancé un programme de vaccination ciblé, utilisant les vaccins MVA-BN (Jynnéos) et LC16, afin de diminuer la morbidité et la mortalité liée au Mpox. Ce programme fait partie d’une stratégie globale qui inclut le suivi des cas suspects et la sensibilisation des populations sur les mesures préventives.

Déploiement des campagnes de vaccination
La campagne de vaccination se déroule en plusieurs phases. La deuxième phase est maintenant achevée dans toutes les provinces, avec 13.506 personnes vaccinées à Kinshasa. Parmi elles, 13.116 ont reçu la première dose, tandis que 390 ont bénéficié de la deuxième dose. Cependant, le faible taux de vaccination des contacts suscite des préoccupations quant à l’efficacité de l’initiative.
Des efforts sont en cours pour étendre la vaccination dans des zones à risque, comme la prison de Bukavu, où la promiscuité pourrait faciliter la transmission du virus. Le ministère de la Santé espère également obtenir une autorisation temporaire pour vacciner les jeunes de moins de 18 ans avec le MVA-BN, afin d’étendre la couverture vaccinale et protéger les populations vulnérables.
En parallèle, des formations pour les prestataires de santé sur l’utilisation du vaccin LC16 sont en cours, garantissant ainsi une administration correcte et sûre des vaccins. Cette approche vise à renforcer les capacités du système de santé face à cette épidémie.

Perspectives et défis à relever
Malgré des efforts significatifs, des défis majeurs persistent dans la lutte contre le Mpox en RDC. La lenteur de la vaccination des contacts et l’attente d’autorisations pour vacciner les jeunes représentent des obstacles à l’efficacité des campagnes. Par ailleurs, la méfiance envers les vaccins, alimentée par des rumeurs et des informations inexactes, risque de réduire l’adhésion de la population.
Les experts insistent sur la nécessité d’une communication claire et transparente pour rassurer la population et favoriser la participation. Des initiatives de sensibilisation doivent être mises en œuvre pour informer les citoyens sur les avantages des vaccins et les mesures de prévention à adopter.
Enfin, le soutien international, tel que celui de l’Africa CDC, est crucial pour renforcer les capacités locales et fournir les ressources nécessaires à la lutte contre cette épidémie. La distribution de réactifs et d’équipements de laboratoire constitue un pas dans la bonne direction, mais il est essentiel que la RDC mobilise davantage de ressources pour faire face à cette crise sanitaire.
État des lieux actuel de la situation
Un bilan préoccupant
Actuellement, la situation épidémiologique du Mpox en RDC demeure préoccupante. Depuis le début de 2024, le pays a enregistré 69.158 cas suspects, dont 15.074 confirmés et 1.392 décès. Ces données soulignent l’ampleur de la crise et l’urgence d’une réponse adaptée.
Le ministère de la Santé publique reste vigilant, axant ses efforts sur la surveillance des cas suspects et l’amélioration des campagnes de vaccination. Les provinces les plus affectées, telles que la Tshopo, la Tshuapa et le Sud-Kivu, doivent bénéficier d’une attention particulière pour prévenir toute aggravation.
Bien que le taux de létalité ait diminué, la persistance d’un nombre élevé de cas suspects indique que la maladie continue de se répandre. Il est impératif d’intensifier les efforts de vaccination et de prendre des mesures additionnelles pour contenir la propagation du virus.
Réflexions finales
Vers une mobilisation collective
La lutte contre le Mpox en RDC requiert une mobilisation collective de tous les acteurs, y compris le gouvernement, les organisations internationales, le personnel de santé et le grand public. Les stratégies de vaccination constituent un élément essentiel de cette réponse, mais elles doivent s’accompagner d’une sensibilisation accrue et d’une gestion efficace des ressources.
Les défis sont nombreux. Pourtant, avec une approche coordonnée et des efforts soutenus, il est possible de maîtriser cette épidémie et de garantir la santé des Congolais. La situation actuelle invite à réfléchir aux leçons à tirer pour améliorer la réponse face aux crises sanitaires futures.
Comment la RDC peut-elle renforcer ses capacités de réponse à des épidémies similaires à l’avenir ? Quelles actions doivent être mises en place pour assurer la confiance de la population dans les vaccins et les traitements proposés ? Il est essentiel d’aborder ces questions pour bâtir un avenir plus résilient face aux menaces sanitaires.