Dynamique politique au Gabon : Vers les élections de 2025

Contexte historique et politique actuel
Depuis le coup d’État du 30 août 2023, le Gabon est en pleine transition politique, une période marquée par des tensions et des incertitudes. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, à la tête du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), promet un retour à l’ordre constitutionnel, mais des doutes subsistent quant à la sincérité de cette promesse. La promulgation d’une nouvelle Constitution en 2024 a immédiatement suscité des critiques de l’opposition, qui accuse le gouvernement de verrouiller le système politique à son avantage.
Dans ce climat incertain, des figures politiques de l’opposition comme Albert Ondo Ossa, Pierre-Claver Maganga Moussavou et Alain-Claude Bilie-By-Nze unissent leurs voix pour condamner les dérives de ce processus. Lors d’une conférence de presse le 8 janvier 2025, ils ont énoncé cinq exigences majeures, incluant le retrait des militaires des affaires d’État et l’interdiction de candidatures militaires aux élections. Cette initiative témoigne d’une volonté d’organiser une opposition claire, réclamant un processus électoral transparent et inclusif.
La méfiance grandit alors que les militaires semblent vouloir conserver le pouvoir, malgré leurs promesses. La Coalition pour la Nouvelle République (CNR) a exprimé ses inquiétudes face à la candidature éventuelle d’Oligui Nguema, arguant que ceux qui usent de moyens anticonstitutionnels ne devraient pas se présenter aux élections. Cette dynamique alimente la méfiance dans la population et parmi les acteurs politiques.

Mobilisation de l’opposition et des forces sociales
Face à ces tensions, l’opposition gabonaise s’efforce de mobiliser la population autour de ses revendications. Lors d’une déclaration le 8 janvier 2025, les leaders ont lancé un appel à une mobilisation générale pour défendre la République et contrer les manipulations politiques. Cette initiative vise à rassembler la société civile et à encourager un engagement citoyen fort en prévision des élections de 2025.
Des mouvements comme le Mouvement pour le Progrès et le Changement (MPC), dirigé par Guilou Bitsutsu-Gielessen, demandent également des élections anticipées, insistant sur l’urgence d’élire un président légitime par le suffrage universel. Si cette proposition est soutenue par certains, d’autres craignent qu’elle n’aggrave les tensions déjà existantes. La révision des listes électorales, prévue pour se terminer le 31 janvier 2025, est perçue comme cruciale pour la transparence et l’inclusivité du scrutin.
Les organisations sociales, telles que l’Union nationale (UN) et Ensemble pour la République, souhaitent également participer au processus électoral. Elles prônent une consultation des parlementaires pour assurer la viabilité des amendements au code électoral et soulignent l’importance de rompre avec des pratiques passées qui ont mené à des dérives politiques. Cette mobilisation collective illustre une aspiration générale à un changement et une gouvernance démocratique.

Perspectives et enjeux pour les élections de 2025
À l’aube des élections de 2025, plusieurs enjeux déterminants émergent au Gabon. Tout d’abord, la légitimité du processus électoral est une préoccupation majeure. L’opposition appelle à une refonte totale du cadre électoral, qu’elle considère obsolète et opaque. Parallèlement, une communication transparente sur le calendrier de la transition est jugée essentielle pour rassurer les Gabonais.
Puis, la candidature d’Oligui Nguema soulève des débats intenses. Bien que ses réformes aient renforcé sa popularité, ses détracteurs craignent que sa présence sur le bulletin de vote ne compromette l’établissement d’une véritable démocratie. Les relations tendues entre les forces militaires et civiles pourraient, quant à elles, influencer le climat électoral, ajoutant une couche d’incertitude à la situation.
Enfin, l’engagement citoyen sera crucial pour l’avenir de ces élections. Les appels à la mobilisation, émanant tant de l’opposition que des forces sociales, montrent une conscience politique grandissante. La capacité des acteurs politiques à rassembler et à fédérer autour d’un projet commun sera déterminante pour garantir des élections pacifiques et inclusives.
Alors que le Gabon se prépare à affronter les élections de 2025, la question se pose : le pays saura-t-il surmonter les défis actuels pour établir un véritable processus démocratique ? Les acteurs politiques et la société civile uniront-ils leurs forces pour assurer des élections transparentes et inclusives, ou les tensions persistantes continueront-elles d’entraver le chemin vers la démocratie ?