Relance du soja au Cameroun : enjeux économiques

Une initiative stratégique pour l’économie locale
Le 21 avril 2025, Paul Biya, président du Cameroun, a pris une décision majeure : la mise à disposition de 1250 hectares dans l’Adamaoua à l’entreprise SOPROICAM. Cette démarche vise à relancer la culture du soja, dont le pays dépend grandement des importations. Chaque année, le Cameroun consacre plus de 20 milliards de francs CFA à l’importation de soja, sans oublier les 64 milliards de francs CFA pour les tourteaux en 2024. L’urgence de développer une agriculture durable n’a jamais été aussi pressante.
En facilitant l’accès aux terres pour SOPROICAM, l’État espère réduire les coûts d’importation et dynamiser l’économie locale. La production de soja, qui atteignait près de 40 000 tonnes par an lors de l’ouverture de SOPROICAM en 2014, devrait grimper à 100 000 tonnes. Une telle augmentation pourrait avoir un impact considérable sur l’emploi et le revenu des agriculteurs.
Un élément essentiel de ce projet est l’engagement de 50 000 paysans. Cette inclusion favorise non seulement l’autosuffisance alimentaire, mais encourage également un écosystème économique autour du soja. Ce projet pourrait attirer d’autres investisseurs dans le secteur agricole, renforçant ainsi la résilience économique du pays.

Réduction des importations et impact sur la balance commerciale
La dépendance du Cameroun face aux importations de soja affecte sa balance commerciale. En réduisant ces importations, le pays pourrait économiser des milliards de francs CFA, réinvestis dans d’autres secteurs. Selon des experts, chaque franc CFA économisé pourrait financer des projets d’infrastructure ou d’éducation, favorisant un développement équilibré.
En 2024, les dépenses liées aux importations de soja et de tourteaux ont atteint un niveau alarmant. Cela a incité le gouvernement à agir. L’initiative de Paul Biya apparaît donc comme une réponse proactive à une crise économique imminente. En privilégiant la production locale, le Cameroun renforce sa souveraineté économique et diminue sa dépendance alimentaire.
La relance de la production de soja promet également de dynamiser le secteur agro-industriel. En augmentant la production locale, le pays peut développer des chaînes de valeur bénéficiant à la transformation et à la distribution, attirant ainsi des investissements étrangers vers un marché en pleine expansion.

Perspectives d’avenir et défis à relever
Malgré ces enjeux prometteurs, plusieurs défis demeurent. La mise en œuvre du projet dépendra de la capacité de SOPROICAM à rassembler les ressources nécessaires et à soutenir techniquement les agriculteurs. La durabilité environnementale de la culture du soja est également cruciale. Les pratiques agricoles adoptées doivent éviter déforestation et dégradation des sols, préservant ainsi les bénéfices à long terme.
La formation des agriculteurs est tout aussi essentielle. Pour optimiser les rendements, il est impératif d’initier les paysans aux meilleures techniques agricoles, à l’utilisation des engrais et à la gestion des ressources en eau. Bien que cet investissement soit conséquent, les gains économiques pourraient dépasser les coûts.
Pour finir, la coopération entre le gouvernement, les entreprises et les agriculteurs s’avère primordiale pour la réussite de l’initiative. Des partenariats solides et des politiques encourageant l’agriculture locale pourraient révolutionner le paysage économique camerounais. À terme, ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines faisant face à des défis similaires.
Alors que le Cameroun s’apprête à revitaliser sa production de soja, une question se pose : cette initiative suffira-t-elle à transformer l’économie agricole du pays ? Quels secteurs pourraient en sortir renforcés ? Les réponses à ces interrogations façonnent l’avenir économique du Cameroun pour les années à venir.