Elle était inconnue du grand public il y a encore quelques mois. Aujourd’hui, elle est sur toutes les lèvres. Zenaba Gninga Chaning, candidate à l’élection présidentielle gabonaise, a posé ses valises dans la province de l’Estuaire ce mercredi 9 avril, après une tournée méthodique et intensive à travers le pays depuis le lancement officiel de la campagne le samedi 29 mars.

À Ntoum comme à Kango, l’ancienne figure discrète de la société civile a surpris par la ferveur populaire qu’elle suscite, et surtout, par la justesse de son discours. À mi-chemin entre proximité populaire et vision d’un Gabon renouvelé, Chaning trace une trajectoire fulgurante, inattendue pour une femme qui fait ses premiers pas sur l’échiquier politique national.

Sa stratégie ? Une immersion totale dans les réalités locales, des messages directs aux populations, loin des promesses en l’air. Une approche qui n’est pas sans rappeler celle d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, lui aussi engagé dans une dynamique de terrain, multipliant les rencontres de proximité et consolidant ses appuis dans des fiefs historiques du pouvoir.

Aujourd’hui, les observateurs les plus aguerris n’hésitent plus à évoquer une montée en flèche de Chaning, qui, sondages internes et échos populaires à l’appui, talonnerait désormais Bilie-By-Nze dans les intentions de vote. Un duel à distance entre deux profils aux parcours diamétralement opposés, mais unis par une même volonté : incarner l’alternative.

Mais dans cette compétition, une constante demeure : le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et figure tutélaire du renouveau post-Bongo, reste à ce jour le grand favori. Calme, structuré, fort d’un appareil d’État encore en sa faveur, il semble assuré de franchir le premier tour.
La véritable interrogation, dès lors, se resserre : qui accompagnera Oligui Nguema au second tour ? Zenaba Gninga Chaning, l’outsider magnétique, ou Bilie-By-Nze, le stratège confirmé ? Le peuple décidera. Mais une chose est certaine : cette présidentielle-là, loin d’être jouée d’avance, écrit déjà une nouvelle page de l’histoire politique gabonaise.