Par notre envoyé spécial – Libreville, jeudi 10 avril 2025
Ce jeudi 10 avril 2025, Libreville a cessé de respirer. Bouleversée, vibrante, électrisée, la capitale gabonaise s’est offerte à une foule immense, près de 25.000 âmes, venues communier autour du général-président devenu candidat : Brice Clotaire Oligui Nguema. Une scène d’une rare intensité politique et émotionnelle s’est déployée sur le mythique boulevard Bessieux, soudainement devenu le théâtre d’une démonstration de force à couper le souffle.
Un choix stratégique au goût de message fort

Alors que la campagne officielle s’achève ce vendredi 11 avril, Oligui Nguema, fidèle à sa logique d’anticipation et de maîtrise du tempo, a préféré refermer son chapitre électoral 24 heures plus tôt. Plus qu’un simple geste de calendrier, ce choix sonne comme un signal envoyé à toute la classe politique : celui d’un homme en pleine confiance, convaincu que l’élan populaire est désormais irréversible.
“L’homme du 30 août”, symbole de la rupture post-dynastique et visage de la transition, est apparu ce jour comme un catalyseur d’espoir pour une frange immense de la population, lassée d’un passé instable et avide de renouveau.
Une marée humaine, un souffle d’Histoire

La foule, mêlant jeunesse, anciens combattants de la démocratie, femmes, étudiants, artisans, a formé un tapis humain multicolore, agité par les cris d’adhésion, les larmes de conviction, et des pancartes où l’on pouvait lire : “C’est maintenant ou jamais”, “Le Bâtisseur, c’est lui”, “Un Gabon nouveau avec Oligui”.
Il ne s’agissait pas seulement d’un meeting. C’était une liturgie républicaine, un moment suspendu où la politique fusionne avec le destin. Des chants, des danses, des prises de parole chargées d’émotion, et surtout un discours du candidat qui, selon plusieurs analystes, a su allier fermeté et promesse d’unité, insistant sur la nécessité de “rebâtir un Gabon fort, juste et uni”, dans la continuité des chantiers engagés depuis 2023.
Vers une victoire au premier tour ?

Si les chiffres sont encore dans les urnes, la rue, elle, a déjà voté. Cette mobilisation, qui écrase celles des autres prétendants à la magistrature suprême, fait dire à certains observateurs que le candidat du Rassemblement des Bâtisseurs pourrait bien triompher dès le premier tour. Une perspective que ses adversaires redoutent, et que ses partisans appellent de leurs vœux avec ferveur.
Mais dans ce Gabon en mutation, nul ne peut prédire l’issue sans prudence. Les urnes n’ont pas encore parlé, et le peuple, seul souverain, reste maître de son destin.
Samedi, l’Histoire pourrait s’écrire. En lettres capitales.