Situation ahurissante à Kinshasa
Kinshasa, 8 avril 2025
La scène pourrait prêter à confusion, voire à colère pour les âmes éprises de justice. Condamnés à mort pour des faits d’une gravité exceptionnelle par la Cour militaire de Gombe le 27 janvier 2025, trois ressortissants américains – Marcel Malanga Malu, Taylor Christa Thompson et Zalman Polun Benjamin Reben – ont vu leur sentence s’alléger comme par enchantement. En lieu et place du peloton d’exécution, c’est à perpétuité, et surtout à domicile, qu’ils purgeront leur peine, selon un communiqué de l’auditorat militaire général.

Et comme pour parachever cette opération d’élégance diplomatique, les trois condamnés ont embarqué ce jour même pour les États-Unis, dans une discrétion enveloppée de tension et de sourires crispés.Une justice à géométrie variable ?
La décision a tout d’un compromis à saveur amère : celle d’un État qui cherche l’équilibre entre sa souveraineté judiciaire et les injonctions silencieuses de partenaires stratégiques. À Kinshasa, les rumeurs d’ingérence américaine, d’accords obscurs et de pressions diplomatiques en coulisses abondent. L’opinion publique congolaise, elle, s’interroge : qu’en est-il de l’exemplarité ? Qu’en est-il du respect des victimes ? Où s’arrête la rigueur judiciaire, et où commence la diplomatie de l’impunité ?
Le précédent dangereux d’une justice extraterritoriale

Si la gravité des faits ayant mené à la condamnation des trois prévenus n’a jamais été remise en cause, leur extraction rapide vers les États-Unis, où ils purgeront théoriquement leur peine, suscite de profondes inquiétudes. Le peuple congolais sera-t-il informé du sort réel réservé à ces individus ? Existe-t-il un mécanisme de suivi ou n’est-ce là qu’un transfert de façade, un écran de fumée légalisé par un jargon diplomatique bien huilé ?
Indignation et silence au sommet

Alors que les réseaux sociaux s’enflamment, que les rues murmurent et que les familles des victimes étouffent leur douleur, le silence des autorités congolaises frôle la complicité. Aucun haut responsable n’a pris la parole pour expliquer ou justifier cette mesure, laissant.