Les mesures pour accompagner le franc congolais et stabiliser le taux de change
Les mesures évoquées par le ministre des Finances
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo envisage d’élaborer un budget rectificatif pour l’exercice 2024, suite aux derniers développements en cours dans le pays, notamment la persistance de la guerre dans l’Est.
Nicolas Kazadi a présenté des mesures à prendre lors de la 128e réunion du conseil des ministres, incluant la stabilisation des dépenses et l’accélération des réformes pour le succès du programme FEC avec le FMI.
L’Observatoire de la Dépense Publique avait déjà exprimé des doutes sur la capacité du gouvernement à atteindre les assignations budgétaires pour l’année 2024.
Défis actuels des régies financières en RDC selon Nicolas Kazadi
Retards de paiement des fonctionnaires
Le ministre des Finances Nicolas Kazadi a souligné que les fonctionnaires en RDC rencontrent des retards de paiement pour les mois de février et mars, impactant de nombreuses familles. Ces retards sont dus à des déséquilibres budgétaires observés, avec des dépenses mal hiérarchisées.
Il a expliqué que le plafond mensuel des enveloppes à rémunérer est fixé à 290 millions de dollars, mais des problèmes de gestion des finances publiques ont été identifiés.
Contre-performance budgétaire
Le Centre de recherche en finances publiques et développement local a déclaré une contre-performance de 5 milliards de dollars en 2023 en RDC. Cette situation met en lumière des problèmes de gestion des finances publiques et de recouvrement des recettes.
Le ministère du Budget a affirmé qu’aucune dépense d’investissement en province n’a été payée en 2024, soulignant des difficultés dans l’exécution du budget.
Augmentation des dépenses sécuritaires
Le ministre Nicolas Kazadi a mentionné une augmentation des dépenses sécuritaires en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Cela a entraîné des déséquilibres budgétaires et la nécessité d’ajustements budgétaires pour répondre aux besoins actuels en matière de sécurité.
Il a souligné la nécessité de contenir les dépenses et d’accélérer les réformes pour garantir le succès du programme économique du gouvernement.
Les conséquences du retard de paiement des salaires des fonctionnaires en RDC
Les conséquences sur la trésorerie de l’État
Nicolas Kazadi a souligné que le retard de paiement des salaires des fonctionnaires a des conséquences sur la trésorerie de l’État. En effet, en raison de l’augmentation des dépenses sécuritaires liées aux combats dans l’Est du pays, 27% des recettes ont été affectées à ces dépenses au premier trimestre de l’année 2024. Cette situation a conduit à des difficultés de trésorerie et a nécessité la mise en place de mesures urgentes, telles qu’une Loi de Finances rectificative et un Collectif budgétaire prenant en compte les évolutions économiques.
Les conséquences sur la motivation des agents publics
Le retard de paiement des salaires des fonctionnaires a également des répercussions sur la motivation des agents publics. Selon le ministre des Finances, cette situation entraîne des agents moins motivés et des grognes au sein de la population. Ces retards affectent la vie de nombreuses familles et peuvent compromettre le bon fonctionnement des services publics.
Les conséquences économiques et sociales
Les conséquences économiques et sociales du retard de paiement des salaires des fonctionnaires en RDC sont importantes. Cela peut entraîner des difficultés pour les fonctionnaires à payer leurs loyers, leurs frais scolaires et à subvenir aux besoins de leur famille. Les manifestations et les menaces de grève des fonctionnaires soulignent l’impact négatif de ces retards sur la vie quotidienne des travailleurs.
Actions pour améliorer la gestion de la subvention pétrolière en RDC
Déconcentration de l’ordonnancement
Nicolas Kazadi a lancé un chantier visant à déconcentrer l’ordonnancement des dépenses publiques pour une meilleure gestion des flux financiers.
Cette mesure vise à assurer une répartition équitable des ressources et à éviter les retards de paiement.
Digitalisation des processus
Le ministre des Finances a initié la digitalisation des processus liés à la subvention pétrolière pour une gestion plus efficace et transparente.
Cela permettra d’avoir un suivi en temps réel des transactions et d’éviter les erreurs humaines.
Partenariat avec les régies financières
Nicolas Kazadi a renforcé le partenariat avec les régies financières pour une meilleure coordination des activités liées à la subvention pétrolière.
Cela permettra d’optimiser les ressources et d’assurer une utilisation adéquate des fonds alloués.
Diplomatie du trésor
Le ministre des Finances a mis en place une stratégie de diplomatie du trésor pour garantir une gestion efficace des fonds liés à la subvention pétrolière.
Cela implique des négociations avec les partenaires internationaux pour obtenir des financements et des conseils en matière de gestion financière.