Tensions entre les Wazalendo : Un Conflit aux Répercussions Régionales

Origines des Tensions entre les Wazalendo
Les rivalités au sein des Wazalendo, en particulier entre le chef du groupe armé « Force divine sainte », Mando, et son ancien allié, Bukuyu, se nourrissent de luttes pour le leadership et la gestion des ressources. Les récents affrontements à Lubutu, le 8 avril 2025, ont révélé la profondeur de cette crise interne, entraînant un déplacement massif de populations et paralyse les activités économiques locales. Selon Lawamo Selemani Taylor, ministre provincial de l’Intérieur, ce conflit est d’autant plus inquiétant qu’il se déroule dans un contexte d’agression externe, comme l’illustre le soutien du Rwanda au M23.
Cette lutte pour le pouvoir ne se limite pas à un combat interne. Elle est alimentée par des intérêts extérieurs, où le soutien apporté au M23 par le Rwanda aggrave les tensions. Les rivalités s’intensifient dans des zones comme Uvira, où les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Wazalendo, bien que partageant un objectif commun de protection, peinent à collaborer en raison de suspicions réciproques.
Les tensions internes, combinées à la menace du M23, engendrent une instabilité alarmante. Ces rivalités de leadership, illustrées par les conflits entre Mando et Bukuyu, symbolisent une problématique plus vaste : le contrôle des ressources et des territoires, enjeux décisifs dans cette lutte.

Conséquences sur la Sécurité Régionale
Les affrontements entre les factions Wazalendo et le M23 compromettent sérieusement la sécurité régionale. Les combats récents à Tshivanga et Mudaka, ainsi que dans d’autres territoires comme Kalehe, illustrent cette escalade. Le 9 avril 2025, des violences dans les Hauts plateaux de Kalehe ont permis aux Wazalendo de reprendre plusieurs localités, mais aussi de provoquer un exode massif vers des zones plus sécurisées.
Les conséquences humanitaires sont désastreuses. Des milliers de personnes sont déplacées, contraintes de vivre dans des conditions précaires. Les infrastructures socio-économiques sont gravement endommagées. Les écoles, fermées, privent des milliers d’enfants d’éducation, laissant des cicatrices sur l’avenir de la jeunesse congolaise.
Par ailleurs, la persistance du M23, malgré un cessez-le-feu proclamé, renforce un climat de peur parmi les civils. Cette atmosphère rend les tentatives de réconciliation et de stabilisation encore plus complexes. Les tensions entre les Wazalendo et le M23, associées à leurs rivalités internes, compliquent un chemin vers une paix durable.

Appels à l’Unité et Perspectives d’Avenir
Dans ce contexte tumultueux, des appels à l’unité résonnent parmi les factions congolaises. Le ministre provincial de l’Intérieur a insisté sur l’urgence d’une cessation immédiate des hostilités et d’une coopération face à l’agression extérieure. Cependant, la méfiance persistante entre les factions complique les efforts vers cette unité. Les Wazalendo, tout en affrontant le M23, doivent naviguer à travers leurs rivalités internes.
Les perspectives d’avenir pour la région reposent fortement sur la capacité des acteurs locaux à surmonter leurs différends et s’unir contre les menaces extérieures. Des initiatives de médiation, comme celles envisagées à Uvira, pourraient apporter un espoir, mais un engagement sincère de toutes les parties est impératif. La communauté internationale, quant à elle, doit activement soutenir les efforts de paix et de réconciliation en RDC.
Les événements récents soulèvent des questions profondes : comment les factions peuvent-elles trouver un terrain d’entente face à des menaces communes ? Quelles mesures garantiront la sécurité des populations civiles dans ce contexte de violence persistante ? La réponse à ces interrogations sera cruciale pour l’avenir des Wazalendo et de toute la région.