Par un regard libre et engagé
Libreville, 6 avril 2025 – C’est un parfum amer que laisse le passage de Zenaba Gninga Chaning et d’Alain-Claude Bilie-By-Nze sur le plateau de l’émission « 1 candidat, 1 projet », une initiative louable mise en place par la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour éclairer les électeurs à l’approche du scrutin présidentiel du 12 avril. Mais l’exercice a été brouillé par l’attitude jugée désobligeante d’un homme : Armstrong Agaya, journaliste censé incarner la neutralité du service public.

Depuis les premières notes de cette émission politique, l’homme de médias s’est illustré non pas par la finesse de ses questions ou la rigueur de ses analyses, mais par un ton accusateur, parfois condescendant, transformant l’échange démocratique en véritable procès à charge. Les récents épisodes diffusés, notamment ceux impliquant Madame Zenaba Gninga Chaning et Monsieur Bilie-By-Nze, ont été marqués par des interruptions répétées, un questionnement orienté, et une posture laissant peu de place à la courtoisie républicaine.

La classe politique s’en émeut, mais c’est surtout l’opinion publique qui s’interroge : où s’arrête le journalisme d’investigation et où commence le militantisme déguisé ? Car dans une démocratie en transition comme celle du Gabon, où chaque mot compte, où chaque débat forge un peu plus l’avenir national, les journalistes des médias publics doivent faire preuve d’une neutralité exemplaire.
La bienséance voudrait que la parole soit donnée aux candidats dans le respect des règles du jeu démocratique, que l’écoute prenne le pas sur l’agression, que la critique reste constructive et non inquisitoriale. En prenant parti, Armstrong Agaya trahit non seulement l’esprit du débat, mais aussi la confiance du peuple, principal destinataire de ce rendez-vous citoyen.

Les Gabonais, désormais éveillés et exigeants, n’attendent pas des journalistes qu’ils soient les adversaires visibles des candidats, mais les facilitateurs d’une parole politique libre, équilibrée, et intelligible. La HAC, garante de l’équité médiatique, ne saurait rester silencieuse face à ces dérives.
À moins de deux semaines d’une échéance historique, il est encore temps de corriger le tir. Car un débat biaisé, c’est un électeur mal informé. Et un électeur mal informé, c’est une démocratie boiteuse. https://www.youtube.com/live/0JqqxKwk20U?si=uaAHDwZP3kTDGECy