Enjeux et attentes des Camerounais pour 2025

Un climat politique tendu
À l’approche des élections présidentielles de 2025, le Cameroun est dans une ambiance politique électrique. Le président Paul Biya, en poste depuis 1982, suscite un ressentiment grandissant face à une longévité jugée excessive. Les Camerounais, éprouvés par des conditions de vie difficiles et un accès limité aux services de base, aspirent à un changement radical. Ce mécontentement prend racine dans les inégalités croissantes, où les élites politiques semblent totalement déconnectées de la réalité quotidienne des citoyens.
Depuis peu, les évêques catholiques ont exhorté Biya à ne pas se représenter, jetant un éclairage moral sur la situation. Toutefois, cette exhortation a provoqué la ire des partisans du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), qui dénoncent une intrusion inacceptable de la religion dans le débat politique. Ce climat souligne la fracture entre les attentes populaires et les décisions politiques, créant un terrain propice aux tensions sociales.
Des représentants de l’opposition, tels que Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dénoncent des allégations de fraudes électorales. Kamto, qui gagne du terrain auprès des jeunes électeurs, incarne l’espoir d’un avenir différent. Les citoyens veulent un scrutin transparent, loin des manipulations qui ont souillé les urnes par le passé.

Mobilisation citoyenne et participation électorale
Pour 2025, la mobilisation citoyenne est un enjeu vital. Des figures politiques comme Cabral Libii, président du PCRN, soulignent l’importance d’une participation massive pour influencer le résultat des élections. Libii exhorte les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales, car une faible participation a historiquement favorisé le pouvoir en place. Il est impératif que les citoyens se mobilisent afin d’assurer une représentation juste lors du scrutin.
Les statistiques sont révélatrices : au 30 décembre 2024, près de 7,8 millions de Camerounais étaient inscrits, mais atteindre 9 millions est crucial pour l’opposition. Cette dernière doit s’unir pour espérer renverser le régime. Les appels à un engagement citoyen se multiplient, et des leaders religieux incitent également leur communauté à voter. C’est une question de conscience civique ; les Camerounais doivent réaliser leur pouvoir collectif pour façonner l’avenir du pays.
Les jeunes, les femmes et la société civile ont un rôle central à jouer dans ce processus. Leur participation active est essentielle pour que leurs voix résonnent dans le discours politique et qu’elles soient prises en compte.

Les attentes pour un avenir démocratique
Les attentes des Camerounais pour les élections de 2025 sont claires : ils ne souhaitent pas seulement une alternance politique, mais une véritable transformation. Les électeurs réclament une gouvernance transparente, la justice sociale et une lutte résolue contre la corruption. Les critiques du régime de Biya, notamment sur la gestion des ressources et les atteintes aux droits humains, renforcent l’appel à des réformes profondes des institutions politiques. Ils espèrent également l’apparition de leaders réellement à l’écoute de leurs préoccupations quotidiennes.
Célestin Djamen, président de l’Alliance Patriotique et Républicaine (APAR), propose des solutions audacieuses, en matière d’énergie et d’emploi, pour redresser une situation économique que beaucoup jugent désastreuse. Les électeurs veulent des engagements concrets de la part des candidats pour des politiques axées sur le bien-être de la population.
En définitive, les élections de 2025 représentent un tournant crucial pour le Cameroun. Les citoyens, de plus en plus conscients de leur pouvoir, aspirent à un changement réel. Reste à savoir si le régime actuel saura répondre à ces exigences croissantes, ou si le pays s’acheminera vers une nouvelle période de tensions et de conflits.