Réactions du gouvernement congolais face au soutien rwandais

Contexte des accusations
Le 10 janvier 2025, le gouvernement congolais a réagi vigoureusement à un rapport des Nations Unies accusant le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Publié le 9 janvier, ce document indique que 3 000 à 4 000 soldats rwandais pourraient opérer aux côtés des forces du M23. Une situation qui soulève des inquiétudes quant à la stabilité de la République Démocratique du Congo (RDC) et à la sécurité régionale. La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a dénoncé cette agression injustifiée tout en appelant la communauté internationale à intervenir.
La RDC traverse un moment critique. Les tensions historiques entre Kinshasa et Kigali resurfaient, entraînant des inquiétudes. Depuis des décennies, la région des Grands Lacs est en proie à des conflits armés, souvent nourris par l’ingérence d’autres pays. Le soutien présumé du Rwanda aux rebelles du M23 n’est pas récent, mais sa portée actuelle inquiète le gouvernement congolais, qui se voit contraint d’adopter une posture plus affirmée sur la scène internationale.
Les propos de la ministre Kayikwamba traduisent une volonté nette de faire porter la responsabilité au Rwanda. En qualifiant le soutien rwandais aux rebelles de « violations du droit international », elle a mis en exergue la nécessité d’une réponse collective des nations partenaires de la RDC.

Appel à des sanctions internationales
Le gouvernement congolais a explicitement exprimé le souhait de voir la communauté internationale agir contre le Rwanda. Lors d’une conférence de presse, Kayikwamba a critiqué l’inaction de certains pays membres des Nations Unies, les accusant de complicité par leur silence face aux agressions rwandaises. Elle a appelé à l’instauration de sanctions, tout en soulignant que des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni avaient déjà condamné les actions de Kigali.
Cette demande s’inscrit dans un cadre élargi de quête de justice et de sécurité pour une population congolaise souffrant des conséquences du conflit. La ministre a également évoqué un projet de liste d’individus à sanctionner au sein des Nations Unies, qui pourrait inclure des responsables rwandais complices des rebelles.
Le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a renforcé cette position. Il a confirmé la volonté de l’armée congolaise de combattre les forces du M23 et de protéger la population. Selon lui, sans le soutien militaire du Rwanda, les rebelles n’auraient pas avancé aussi rapidement, renforçant ainsi l’argument en faveur de sanctions.

Réactions internationales et implications
Les réactions internationales face à la demande de sanctions contre le Rwanda revêtent une importance capitale. La RDC espère que des nations influentes, notamment celles du Conseil de sécurité de l’ONU, prendront des mesures concrètes pour faire pression sur Kigali. La ministre Kayikwamba a souligné que le Royaume-Uni avait pour la première fois explicitement mentionné le Rwanda dans ce conflit, un signe possible de changement dans la dynamique diplomatique.
Pourtant, la mise en œuvre de sanctions reste complexe, souvent entravée par des intérêts géopolitiques divergents. Les États-Unis et l’Union européenne ont exprimé leur préoccupation face à la situation en RDC, mais leurs réponses pourraient être limitées par des considérations stratégiques dans la région. La RDC doit naviguer habilement dans ce paysage tout en continuant à sensibiliser l’opinion publique internationale sur la gravité de la situation.
La question demeure : la communauté internationale sera-t-elle prête à agir de manière décisive pour soutenir la RDC contre l’agression rwandaise ? Les conséquences d’une inaction pourraient s’avérer désastreuses, non seulement pour la RDC, mais également pour la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs.