Enjeux de transparence de la révision des listes électorales au Gabon en 2025
Contexte politique et légal
La révision des listes électorales au Gabon, programmée du 2 au 31 janvier 2025, s’inscrit dans un contexte délicat. En effet, elle survient après le bouleversement politique du 30 août 2023. Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a annoncé cette révision afin de renouveler le fichier électoral en prévision des élections générales. Cependant, ce processus soulève des interrogations fondamentales quant à sa transparence et sa légitimité, d’autant plus qu’il repose sur une loi vieillissante, la loi n°07/96 du 12 mars 1996, alors qu’un nouveau code électoral est en élaboration.
Ce cadre légal actuel est vivement critiqué par de nombreuses voix, telles que celle du Dr Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qui dénonce une initiative potentiellement illégale et nuisible. À ses yeux, s’appuyer sur une loi dépassée pourrait ternir la crédibilité du processus électoral et maintenir des pratiques frauduleuses héritées du passé.
Il devient donc impératif d’effectuer cette révision dans un cadre juridique clair et moderne. L’attente d’une refonte complète du système électoral est d’une importance capitale pour garantir la confiance des citoyens envers la démocratie.
Problèmes de confiance et de participation citoyenne
La confiance est l’élément clé de toute démocratie, mais elle fait défaut. La faible participation des citoyens lors des premières journées de révision interroge sur leur intérêt réel pour le processus électoral. Cette désaffection s’explique par une méfiance croissante envers les institutions, exacerbée par les polémiques des élections précédentes.
Pour contrer cette apathie, des organisations de la société civile, comme le Front citoyen pour la transparence électorale (FCTE), exhortent à des campagnes de sensibilisation. Ces initiatives visent à mobiliser les citoyens, en particulier les jeunes et les personnes en situation de handicap, autour de l’importance de l’inscription sur les listes électorales.
En parallèle, l’instauration de commissions d’enrôlement dans les ambassades et les zones rurales est cruciale. Cela témoigne d’une volonté d’inclusion, essentielle au bien-fondé des élections.
Réformes nécessaires pour une élection transparente
Pour assurer la transparence et l’intégrité des élections à venir, il est urgent d’agir. La première étape serait de suspendre la révision des listes jusqu’à l’adoption d’un nouveau code électoral, comme le propose Ali Akbar Onanga Y’Obegue. Un cadre juridique renouvelé établirait des lignes directrices claires sur l’inscription des électeurs et la gestion des données électorales.
Parallèlement, l’instauration d’une commission électorale indépendante, suggérée par la plateforme « Ensemble pour le Gabon », pourrait renforcer la confiance envers le processus. Cette structure serait responsable de superviser toutes les opérations électorales, garantissant ainsi la séparation des pouvoirs.
D’autre part, des mesures de communication claires et accessibles sont nécessaires. Utiliser les réseaux sociaux et les médias pour informer les citoyens sur le processus électoral joue un rôle clé dans la mobilisation des électeurs et la transparence qui doit régner.
Les défis de transparence liés à la révision des listes électorales au Gabon en 2025 sont multiples et complexes. Ils touchent à la crédibilité du cadre légal, à la confiance des citoyens et à l’urgence de réformes profondes. La question demeure : comment le gouvernement et les acteurs politiques réussiront-ils à instaurer un climat de confiance et à engager tous les Gabonais dans ce processus décisif ?