Affrontements à Goma : Causes et Conséquences pour la Population

Origines des Conflits à Goma
Les récents affrontements à Goma, survenus dans la nuit du 11 au 12 avril 2025, résultent d’une dynamique complexe de rivalités politiques et ethniques. Le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, contrôle la ville depuis janvier 2025, intensifiant les tensions avec les miliciens Wazalendo, qui se considèrent comme des patriotes congolais. Cette lutte pour le contrôle de Goma illustre un conflit enraciné dans l’histoire tumultueuse de la région des Grands Lacs, marquée par des guerres civiles et des génocides.
Les Wazalendo tentent de repousser les forces du M23, entraînant des combats violents, notamment à Rusayo, au sein du parc national des Virunga. Ce cycle de violence est alimenté par des accusations réciproques de soutien militaire. Le Rwanda est accusé de soutenir le M23, tandis que les forces congolaises, soutenues par la SADC, cherchent à reprendre la ville. Ce contexte instille un climat de méfiance et de peur parmi la population locale, qui se trouve piégée dans un conflit dépassant de loin ses intérêts immédiats.
Les interprétations officielles, telles que celle du vice-premier ministre congolais Jacquemain Shabani, qui a désigné l’attaque du M23 comme « organisée et simulée » contre des civils, amplifient l’angoisse des habitants. Ces déclarations, bien qu’éclairantes, ne font qu’augmenter la peur de la population face aux menaces qui pèsent sur leur sécurité.

Conséquences Humanitaires et Sociales
Les conséquences des affrontements à Goma sont dévastatrices pour la population. Des rapports du CICR indiquent une situation humanitaire alarmante, avec des hôpitaux submergés et un nombre croissant de blessés. Plus de 900 corps ont été enterrés par la Croix-Rouge, tandis que plus de 1 900 patients ont été pris en charge depuis le début de l’année, un chiffre qui a triplé comparé à 2022. Ces chiffres illustrent la profondeur de la crise humanitaire dans la région.
Les combats ont entraîné des déplacements massifs. De nombreux habitants ont fui, cherchant refuge dans des zones plus sûres, souvent dans des conditions précaires. Les villages comme Tchofi, Bulengo, Kashele et Irambo voient leur population exploser, exerçant une pression insupportable sur des ressources déjà limitées. Les besoins en matière d’assistance humanitaire sont criants, rendant l’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux de plus en plus problématique.
La peur et l’incertitude imprègnent la vie quotidienne des Gômois. Les témoignages d’habitants, notamment du quartier Ndosho, révèlent une atmosphère de psychose où les familles passent des nuits blanches, redoutant une nouvelle escalade de violence. Cette terreur perturbe gravement la vie sociale et économique, entraînant des magasins fermés et une communauté dévastée.

Perspectives d’Avenir et Appels à la Paix
En réponse à cette situation chaotique, des négociations de paix se déroulent à Doha, mais leur succès demeure incertain. Le M23 conditionne sa participation à des exigences telles que l’annulation d’une résolution interdisant l’intégration des groupes armés dans l’armée nationale. Ces conditions compliquent la recherche d’une solution durable à un conflit dont la population de Goma subit les conséquences.
Les acteurs humanitaires et les autorités locales appellent à un cessez-le-feu immédiat et à des efforts coordonnés pour restaurer la paix. La communauté internationale doit également jouer un rôle actif pour soutenir les initiatives de paix et garantir la protection des civils. La situation à Goma rappelle avec force les défis auxquels sont confrontées les populations des zones de conflit, où la violence armée compromet non seulement la sécurité, mais aussi les droits fondamentaux des individus.
Alors que la communauté internationale reste attentive, une question se pose : quelles mesures concrètes peuvent être mises en œuvre pour mettre un terme à ce cycle de violence ? Comment sécuriser les populations civiles tout en s’attaquant aux causes profondes du conflit ? La réponse à ces interrogations déterminera l’avenir de Goma et de ses habitants.