Critiques d’Ebene sur le régime Biya et la crise anglophone

Un régime autoritaire et corrompu
Albert Léopold Ebene, ancien commissaire de police et réfugié politique camerounais, décrit le régime de Paul Biya comme autoritaire et profondément corrompu. Depuis son arrivée au pouvoir en 1982, Biya a installé un climat de peur, bafouant sans cesse les libertés fondamentales. Ebene met en lumière les conséquences désastreuses de cette gouvernance, qui a engendré non seulement une crise politique, mais aussi une crise économique et sociale aiguë.
Les accusations de corruption abondent dans le discours d’Ebene. Il dépeint un système où le détournement de fonds publics est la norme, créant un cercle vicieux de pauvreté et d’inégalités. Cette corruption systémique affecte le quotidien des Camerounais, qui souffrent d’un manque d’infrastructures de base, d’éducation et de soins de santé. Face à cette situation, le mécontentement populaire grandit, souvent étouffé par des mesures de sécurité draconiennes.
Dans ce contexte, Ebene appelle à une prise de conscience internationale. Il exhorte les pays démocratiques, en particulier ceux de l’Union européenne, à dénoncer les abus de pouvoir au Cameroun. Pour lui, la communauté internationale doit jouer un rôle fondamental dans la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme dans le pays.

La marginalisation des anglophones
Un des axes principaux de la critique d’Ebene réside dans le traitement des anglophones au Cameroun. Selon lui, le gouvernement de Biya méprise les aspirations de cette communauté, les considérant comme des citoyens de seconde zone. Cette marginalisation a engendré la crise anglophone, amorcée en 2016 par des manifestations pacifiques exigeant plus de droits et de reconnaissance.
Ebene souligne que les revendications des anglophones, qui constituent environ 20% de la population camerounaise, ont été systématiquement ignorées par le gouvernement. Les promesses de décentralisation et d’autonomie sont restées des promesses, amplifiant ainsi le sentiment d’injustice et d’exclusion. En réaction, des groupes séparatistes ont vu le jour, appelant à l’indépendance de l’Ambazonie, région anglophone du pays.
Les retombées de cette crise sont dramatiques. Des milliers de personnes ont été déplacées, et des violations des droits humains ont été signalées, tant du côté des forces de sécurité que des groupes séparatistes. Ebene dénonce cette spirale de violences et d’impunité, affirmant qu’une réforme politique profonde et un dialogue inclusif sont essentiels pour une solution durable.

Appel à un changement politique
Dans une lettre adressée au Premier ministre norvégien, Ebene plaide pour un changement politique au Cameroun, soutenant que le départ de Paul Biya est indispensable pour instaurer paix et justice. Il estime que le régime actuel est incapable de répondre aux besoins fondamentaux de la population et de résoudre les crises persistantes.
Pour Ebene, la libération de leaders comme Lucas Ayaba Cho, actuellement en détention en Norvège, représente une étape cruciale vers la réconciliation. Il insiste sur l’importance de libérer les voix dissidentes et d’ouvrir un débat démocratique. La répression des opposants ne fait qu’aggraver la situation, alimentant un cycle de violence et de méfiance entre le gouvernement et le peuple.
En somme, Ebene appelle à une mobilisation collective pour faire entendre la voix du peuple camerounais. Il convie citoyens, organisations de la société civile et communauté internationale à se joindre à cette lutte pour la démocratie et les droits humains. La situation au Cameroun rappelle que la paix et la justice ne pourront être atteintes que par un engagement sincère et une volonté de changement.