Critiques et ambitions politiques en Côte d’Ivoire
Les critiques envers Alassane Ouattara
À l’approche des élections présidentielles de 2025, la Côte d’Ivoire est plongée dans un climat de tensions et de contestations. Le président Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat, fait face à une opposition grandissante. À l’occasion de son message à la nation du 2 janvier 2025, Diby Bertrand Ako, président du Parti Houphouëtiste pour la Démocratie et le Développement (PHDD.CI), a dénoncé cette candidature comme étant « illégale et illégitime ». Cette déclaration souligne les inquiétudes croissantes des opposants, qui craignent une dérive autoritaire.
Les critiques vont au-delà de la légitimité de sa candidature. Les médias, tel que le journal L’Essor, pointent également du doigt le manque d’initiatives concrètes de Ouattara pour apaiser les tensions politiques. Les attentes des Ivoiriens pour des réformes et un dialogue réel sont élevées, mais le président semble réticent à faire des concessions. Ce climat creuse une méfiance palpable, où les promesses de stabilité et de progrès sont perçues comme des discours creux.
Les allégations de fraudes électorales compliquent encore la situation. Ako a soulevé des points critiques concernant la liste électorale, appelant à la réinscription de figures de l’opposition comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Ces demandes visent à garantir un processus électoral inclusif et à restaurer la confiance dans la démocratie. Aux tensions politiques s’ajoutent des menaces d’arrestations visant certains activistes, soulevant ainsi des préoccupations sur la liberté d’expression et le respect des droits humains.
Les ambitions de Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo, ex-président emblématique de l’opposition, intensifie ses efforts en vue des élections de 2025. Lors du Comité central du PPA-CI le 4 janvier 2025, il a critiqué Ouattara, rappelant les sacrifices qu’il a consentis pour permettre à ce dernier de se présenter. Gbagbo a notamment évoqué leur histoire politique commune, y compris une réunion à Pretoria avec Thabo Mbeki, où il a soutenu l’éligibilité de Ouattara.
Dans ce contexte, Gbagbo exprime sa priorité : son inscription sur la liste électorale. Pour lui, il s’agit d’une étape cruciale avant de se concentrer sur une éventuelle victoire présidentielle. Bien qu’il voit l’inscription et la victoire comme deux défis distincts, il les considère interconnectés. Cette stratégie témoigne de sa volonté de revenir sur la scène politique et de revendiquer son rôle dans le processus démocratique ivoirien.
Gbagbo appelle également à une mobilisation générale pour garantir le succès de sa candidature. Il insiste sur l’unité de l’opposition. Son discours trouve un écho chez de nombreux Ivoiriens désirant un vrai changement dans la direction politique du pays. En se posant en champion d’une démocratie authentique, Gbagbo espère rallier les électeurs autour de sa vision pour l’avenir.
Tidjane Thiam et ses ambitions politiques
Parallèlement, Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), émerge comme une figure déterminante. Élu « homme politique de l’année » pour sa montée en puissance en 2024, il incarne une nouvelle génération souhaitant un changement positif. Sa notoriété grandissante inspire l’espoir chez de nombreux Ivoiriens.
Thiam capitalise sur son expérience internationale et son expertise en gouvernance pour endosser le rôle de candidat sérieux. Sa vision pour la Côte d’Ivoire repose sur la transparence, la responsabilité, et l’inclusion. En tant que leader, il s’efforce de rassembler les factions politiques autour d’un projet commun, en insistant sur la nécessité de réformes structurelles pour renforcer la démocratie et l’économie nationale.
Les ambitions de Thiam, associées à celles de Gbagbo et aux critiques du président Ouattara, dessinent un tableau politique en mutation. À l’approche des élections de 2025, la Côte d’Ivoire se trouve à un tournant où les décisions des électeurs influenceront non seulement son avenir immédiat, mais aussi son parcours vers une démocratie véritable et durable.
Dans ce contexte particulier, plusieurs questions émergent : la Côte d’Ivoire parviendra-t-elle à surmonter ses tensions politiques et à garantir des élections libres ? Les ambitions de Gbagbo et Thiam suffiront-elles à mobiliser un électorat désillusionné ? L’avenir de la démocratie ivoirienne est-il en péril face à un président dont la légitimité est contestée ? Ces interrogations méritent une attention particulière alors que le pays se prépare à écrire un nouveau chapitre de son histoire politique.
