samedi 17 mai 2025
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Transition : Oligui transmet le flambeau à Doumbouya

Dans un geste aussi symbolique que politique, le général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, fraîchement élu avec un score écrasant de 94,85 % lors de la présidentielle du 12 avril dernier, a profité de sa prestation de serment hier pour remettre, devant un parterre de chefs d’État et d’invités de marque, le flambeau de la transition réussie au général Mamadi Doumbouya, président de la transition en Guinée Conakry. L’acte, solennel, inscrit dans le protocole gabonais, résonne au-delà des murs du palais de la Rénovation : il s’agit d’un signal fort lancé à ses pairs en transition.

Une passation de témoin aux allures de leçon de gouvernance

Ce flambeau, symbole de retour à l’ordre constitutionnel, cristallise la volonté d’OLIGUI NGUEMA de s’ériger en modèle de transition pour les régimes militaires en Afrique de l’Ouest et du Centre. En le confiant à Mamadi Doumbouya, il ne fait pas que saluer un « frère d’armes » ; il lui adresse, à demi-mot, une injonction politique : « le temps de la transition doit avoir une fin ». Cette mise en scène diplomatique mais ferme positionne le Gabon post-coup d’État comme le premier exemple tangible d’un retour aux urnes crédible depuis la vague de putschs sur le continent.

Une manœuvre à double détenteL’enjeu est double pour le président gabonais. D’un côté, il cherche à asseoir sa légitimité nationale et internationale, en se présentant non comme un putschiste converti, mais comme un homme d’État ayant mené à bien une mission de refondation. De l’autre, il entend jouer un rôle de leadership moral au sein des régimes militaires, notamment au sein du G5 Sahel et de l’Alliance des États du Sahel (AES), où la tentation du pouvoir durable est souvent plus forte que celle de l’alternance.

Une transition aboutie !

Mais derrière les symboles, des interrogations persistent. Certes, le scrutin du 12 avril s’est déroulé dans un climat apaisé et avec une forte participation. Cependant, le score soviétique de 94,85 %, bien que salué par ses partisans, fait grincer des dents dans les rangs de l’opposition . Le flambeau de la transition serait-il réellement synonyme de démocratie restaurée, ou simplement une nouvelle forme d’autorité consolidée sous des habits civils ?

Mamadi Doumbouya face à ses responsabilités

Pour Mamadi Doumbouya, ce geste n’est pas anodin. Il devra désormais répondre à cette mise en lumière gabonaise. Le regard des peuples et des chancelleries africaines est désormais tourné vers Conakry. OLIGUI NGUEMA, en stratège, vient d’instaurer un nouveau standard : une transition ne doit pas durer éternellement, et une promesse faite au peuple doit être tenue.

OLIGUI NGUEMA, le nouveau parrain des transitions africaines ?

En posant cet acte, le président gabonais s’impose comme l’un des nouveaux visages d’une gouvernance militaire « responsable », alliant force, timing et mise en scène politique. Si l’Afrique est friande de symboles, elle l’est encore plus d’exemples. OLIGUI NGUEMA entend bien être celui-là.

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