Ils marchaient parmi nous sans papiers, sans preuves de leur existence, bannis non par choix, mais par oubli. Des enfants du Gabon, nés Gabonais, mais jamais reconnus par l’État qui aurait dû les protéger.
Pendant des années, leur vie s’est construite sur des silences : pas d’école, pas d’hôpital, pas de rêve.

Aujourd’hui, sous le regard d’un nouveau président, ces âmes longtemps effacées retrouvent leur droit à l’histoire.
Brice Clotaire Oligui Nguema, à peine élu par le peuple, n’a pas tardé à poser un acte fort : du 29 avril au 29 mai, le Gabon partira à la recherche de ses propres enfants oubliés.
À travers une campagne nationale portée par le ministère de l’Intérieur et celui des Affaires sociales, des milliers de Gabonais sans acte de naissance seront régularisés.

Un geste historique, un devoir de mémoire, une réparation tardive mais salutaire.
Car l’absence d’un acte de naissance n’est pas une erreur anodine. C’est une fracture profonde, une exclusion qui marque au fer rouge. Sans identité, pas de citoyenneté. Sans citoyenneté, pas d’avenir.
L’État gabonais, en se lançant dans cette opération, reconnaît enfin ses propres manquements. Car si la négligence des parents est souvent invoquée, c’est aussi l’échec des institutions qui est ici mis à nu.

Depuis trop longtemps, le système a fermé les yeux sur ces vies de l’ombre.
Ce mois de régularisation ne doit pas être un simple épisode administratif : il doit être un acte fondateur. Il doit porter l’engagement que plus jamais, au Gabon, un enfant ne naîtra dans l’oubli.

Il doit être suivi d’une réforme durable de l’état civil, d’une éducation populaire pour dire à chaque parent que déclarer son enfant, c’est lui donner la vie une seconde fois.Aujourd’hui, le Gabon a rendez-vous avec son humanité.
Le président Oligui Nguema ouvre une porte : à nous, peuple gabonais, de franchir ce seuil avec responsabilité et fraternité.Car un pays n’est grand que lorsqu’il choisit de n’abandonner aucun des siens.