samedi 24 mai 2025
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Rome : Robert Sarah, le murmure du destin

Il est des jours où l’histoire suspend son souffle, où la terre semble écouter le battement du Ciel. Ce lundi de Pâques, au cœur d’une Chrétienté éplorée, la nouvelle est tombée, lourde comme un glas : le pape François est retourné à la Maison du Père.

À Rome, la cloche de Saint-Pierre n’a pas encore fini de résonner que déjà, dans les couloirs d’ombre et de lumière du Vatican, l’Esprit saint commence son œuvre. Les cardinaux, guides d’une Église en quête d’aurore, se préparent au conclave.

Et parmi eux, vibrant tel un tam-tam profond dans la nuit, s’élève un nom : Robert Sarah.

À quelques semaines de ses quatre-vingts ans, le fils de Guinée, l’enfant de Conakry, entre dans l’arène ultime, porté par le souffle puissant de tout un continent.

Le baobab du silence et de la fidélité

Il est de ces hommes que les siècles façonnent patiemment, que les épreuves polissent comme le vent façonne la roche. Robert Sarah est de ceux-là.

Formé dans l’humilité, trempé dans la fidélité, affermi dans l’ardeur de la prière, il avance dans ce monde comme un veilleur dans la nuit, portant une lumière qui ne vacille pas.

À Bingerville, en Côte d’Ivoire, où il avait jadis, jeune séminariste, semé ses premiers rêves de service divin, il est revenu, non comme un simple témoin du passé, mais comme un prophète du recommencement.

Face aux anciens, face aux jeunes, face aux cœurs assoiffés, il a parlé. Et sa voix, grave et pure, a roulé sur la foule comme un fleuve sur la plaine.

« L’Afrique, souffle-t-il, est l’ultime poumon spirituel du monde. »

Quand l’âme danse dans le silence

Il aurait pu séduire en cédant aux modes passagères. Il aurait pu plaire en diluant la vérité dans les eaux tièdes du compromis.Mais Robert Sarah, fidèle au Christ, fidèle à Benoît XVI, fidèle au souffle des martyrs, a choisi la voie étroite : celle du silence, de la prière, de l’obéissance.

Avec la rigueur d’un forgeron et la tendresse d’un père, il a dénoncé l’oubli du sacré, cette liturgie transformée en spectacle, cette exubérance qui noie la rencontre avec Dieu dans le tumulte des danses et des chants vides.

« Le silence, confie-t-il, est l’espace où Dieu déploie son infinitude. »

À l’heure où l’Afrique elle-même risque de perdre le trésor de son âme, il rappelle avec la force d’un ancien sage que la vraie inculturation n’est pas un carnaval, mais une transfiguration.

Que l’Afrique ne doit pas singer le monde, mais offrir au monde ce qu’elle a de plus noble : sa dignité, son enracinement, son amour de la famille, son souffle spirituel.Vers la naissance d’un monde nouveau ?

À l’ombre de la Chapelle Sixtine, quelque chose se prépare. Une espérance fragile, mais tenace.

Et si, pour la première fois dans l’histoire bimillénaire de l’Église, un fils de l’Afrique profonde ceignait la tiare invisible du Successeur de Pierre ?

Et si, dans ce monde éclaté, l’Église rappelait que son cœur bat là où la foi est jeune, pure, vibrante ?

Robert Sarah ne poursuit pas les honneurs. Il ne cherche pas la couronne.Il avance simplement, vêtu de silence et de vérité, prêt à porter la Croix une fois encore, si Dieu le veut.

À l’heure où s’effacent les frontières entre la lumière et les ténèbres, il murmure encore : « Seul l’amour de Dieu sauvera l’homme. Seule la fidélité à la vérité sauvera l’Église. »

Et l’Afrique, le cœur battant, attend.

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