Par Dely | Actualités nationales | 07 avril 2025 | Aucun commentaire
Koulamoutou, Gabon – Un vent nouveau souffle sur l’aviation civile gabonaise. Avec l’étape décisive de Koulamoutou, le projet de mise en place des procédures de vol pour les aérodromes intérieurs, piloté par l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) en partenariat avec l’ASECNA, touche à son terme. Ce jalon stratégique consacre la volonté des autorités de repositionner le Gabon sur la carte d’une aviation régionale sûre, moderne et conforme aux standards internationaux.
Ce vaste chantier, amorcé après la signature en septembre 2024 d’une convention entre l’ANAC et l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), visait à combler une lacune historique : l’absence de procédures de vol adaptées sur les aérodromes de l’arrière-pays, exposés à des conditions météorologiques souvent imprévisibles.
De Mayumba à Koulamoutou : une couverture aérienne en pleine renaissance

Les aérodromes de Mayumba, Lébamba, Mouila, Tchibanga, Lambaréné, Oyem et Makokou ont vu passer les équipes pluridisciplinaires chargées du recueil des données WGS-84 et PANS-OPS. Du 9 février au 28 mars 2025, les spécialistes ont arpenté les pistes, relevé les altimétries, cartographié les obstacles et implanté des points de référence – véritables boussoles technologiques pour la navigation aérienne moderne.
La dernière escale, Koulamoutou, a été le théâtre d’une opération d’envergure : implantation de points topographiques (GKR1, GKR2, GKR3), mesures précises des pistes, identification d’obstacles potentiels à l’atterrissage et au décollage, évaluation des équipements – ou plutôt de leur absence. Car ici, comme sur d’autres sites, les équipes ont constaté le manque de balisage lumineux ou de systèmes PAPI, révélant le défi encore immense de la mise à niveau des infrastructures.
Une synergie institutionnelle au service du ciel gabonais

Ce projet n’aurait pu aboutir sans l’engagement coordonné de plusieurs piliers de l’aviation civile nationale :L’ANAC, en tant qu’autorité réglementaire, a assuré la supervision générale.La DAANG, bras technique de l’État pour la gestion des aérodromes, a offert le support logistique.
L’ASECNA, cheville ouvrière du projet, a mis à contribution son expertise, notamment via son équipe technique dépêchée depuis Dakar.Un exemple rare de coopération efficace, méthodique, tournée vers un objectif clair : sécuriser, moderniser et intégrer pleinement le Gabon dans l’espace aérien africain et international.
Un tournant pour le transport aérien gabonais

Au-delà de l’aspect technique, ce projet traduit un engagement stratégique. Le Gabon ne veut plus être ce pays enclavé par ses forêts et ses routes souvent impraticables. Il ambitionne de devenir un hub aérien régional. Et cela passe par une aviation civile crédible, fiable, et normée.
En s’alignant sur les exigences de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), le Gabon prépare le terrain pour l’expansion de sa compagnie nationale, Fly Gabon, et l’ouverture de nouvelles lignes domestiques et sous-régionales. Le développement d’une aviation intérieure robuste est en effet un prérequis pour le désenclavement, la croissance économique et l’intégration sous-régionale.
Un signal fort de la Transition

Dans le contexte de la transition en cours, ce projet symbolise une dynamique nouvelle : celle d’un Gabon qui agit, qui se modernise et qui anticipe les défis du futur. En remettant ses aérodromes à niveau, le pays réaffirme sa souveraineté aérienne, tout en offrant à ses citoyens et à ses investisseurs les garanties de sécurité et de performance attendues au XXIe siècle.
La dernière balise posée à Koulamoutou est bien plus qu’un point géographique. C’est un repère symbolique sur la trajectoire ascendante d’un pays qui croit à son envol. https://anacgabon.org/reception-du-batiment-de-laeroport-de-makokou-une-mission-pluridisciplinaire-pour-evaluer-les-infrastructures/