Rôle et critères de sélection de la CNOCER

La CNOCER : Gardienne de l’équité électorale
La Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) joue un rôle essentiel dans le processus électoral au Gabon. Sa mission principale : garantir la transparence et l’équité lors des élections. Pour l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025, elle sera chargée de valider les candidatures. Une responsabilité d’une importance capitale dans un climat politique souvent tendu, marqué par des accusations de fraude.
Créée pour répondre aux exigences de la Charte de la transition, adoptée lors d’un changement politique majeur, la CNOCER œuvre main dans la main avec le ministère de l’Intérieur. Elle veille à ce que toutes les opérations électorales respectent les lois en vigueur. Lors de l’examen des candidatures, la CNOCER doit vérifier la conformité des dossiers aux dispositions légales, mais aussi évaluer l’impartialité des candidats. Cela suscite des interrogations, en raison des liens de certains membres de la commission avec le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Pour sa composition, la CNOCER a sélectionné ses membres parmi 256 candidatures, dont 50 femmes et 206 hommes, en se basant sur la compétence et l’impartialité. Toutefois, la proximité de certains membres avec des figures politiques, notamment Brice Clotaire Oligui Nguema, soulève des doutes sur leur capacité à garantir un scrutin équitable.

Les critères de sélection des candidats
Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2025, la CNOCER a défini plusieurs critères stricts pour sélectionner les candidats, conformément à la Constitution et au Code électoral. Les postulants doivent être de nationalité gabonaise, âgés de 35 à 70 ans, et avoir résidé au Gabon durant au moins trois ans avant l’élection. En outre, ils doivent maîtriser au moins une langue nationale, garantissant ainsi une communication efficace avec l’électorat.
Chaque candidat doit soumettre un dossier complet, incluant une attestation d’inscription sur les listes électorales, un certificat de nationalité, un casier judiciaire vierge et un certificat médical attestant de leur aptitude physique et mentale. Un cautionnement électoral de 30 millions de francs CFA est également requis, ce qui constitue un obstacle financier pour certains.
Les candidatures sont ensuite examinées selon des critères établis par la Charte de la transition et le Code électoral. Les articles 77, 80, 81, 82, 86, 87, 88, 170 et 179 détaillent les modalités de déclaration de candidature et les motifs de rejet. Les candidats rejetés peuvent contester cette décision devant la Cour constitutionnelle dans un délai de 72 heures, assurant ainsi un certain niveau de recours et de transparence dans le processus électoral.

Implications et enjeux du processus électoral
Le rôle de la CNOCER, ainsi que les critères de sélection des candidats, est crucial pour l’avenir politique du Gabon. En assurant la transparence des élections, la CNOCER contribue à restaurer la confiance du public dans le processus démocratique. Néanmoins, les doutes concernant l’impartialité de certains membres et les allégations de favoritisme peuvent gravement éroder cette confiance. Les enjeux prennent une ampleur particulière dans un pays où les élections précédentes ont été entachées de tensions et de controverses.
Les experts s’accordent à dire que la crédibilité du scrutin ne reposera pas seulement sur la rigueur des procédures mises en place par la CNOCER, mais aussi sur la perception qu’en aura la population. Des voix critiques, comme celles de Marius Ndong Ondo et Ange Nkoghe, appellent à une vigilance accrue pour prévenir toute dérive. La CNOCER doit donc trouver un équilibre délicat entre le respect de la loi et la nécessité de maintenir la confiance et la légitimité.
Alors que le Gabon s’apprête à vivre cette élection déterminante, une question se pose : comment la CNOCER peut-elle assurer impartialité et transparence dans un contexte aussi complexe ? Les citoyens auront-ils la possibilité de faire entendre leur voix dans un processus qu’ils jugent équitable ? Ces interrogations méritent un examen approfondi, tant elles ont des implications majeures pour la démocratie gabonaise.