Angondjé, 3 mai 2025 –Sous le ciel dense d’Angondjé, entre ferveur populaire et solennité historique, le Gabon a tourné aujourd’hui l’une des plus importantes pages de son histoire contemporaine. À l’occasion de la cérémonie de prestation de serment du président Brice Clotaire Oligui Nguema, élu au terme d’une transition jugée exemplaire, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, médiateur attitré de la crise post-électorale de 2023, a livré un message empreint de respect, de gratitude et d’espoir.

Prenant la parole dans un Stade de l’Amitié sino-gabonaise vibrant de symboles et d’émotions, le chef de l’État centrafricain n’a pas mâché ses mots. « C’est avec fierté que je prends la parole pour adresser mes vives félicitations au peuple gabonais et au président Brice Clotaire Oligui Nguema », a-t-il lancé d’emblée, visiblement ému par la portée de ce moment politique rare sur le continent.

Touadéra, rompu aux arcanes diplomatiques et fort d’une expérience dans les processus de paix en Afrique centrale, n’a pas tari d’éloges sur le chemin parcouru par le Gabon depuis le 30 août 2023. « Le Gabon est aujourd’hui un exemple de transition réussie », a-t-il martelé, saluant « un exemple de patriotisme, de vivre ensemble et de fraternité », qui selon lui, doit inspirer bien au-delà des frontières gabonaises.

Accueilli avec chaleur par les autorités et la population, le président centrafricain a tenu à souligner la courtoisie gabonaise. « Je tiens à féliciter le gouvernement et le peuple gabonais pour l’accueil qui nous a été réservé, à mes pairs et moi », a-t-il déclaré, dans un geste de reconnaissance adressé aussi bien à Libreville qu’à ses homologues africains, pour la confiance placée en lui en tant que facilitateur.
Mais au-delà de la forme, c’est le fond de son message qui a résonné avec puissance. Le Gabon, selon Touadéra, devient « un modèle de démocratie politique », une rareté encore fragile sur un continent souvent secoué par des transitions tumultueuses. Et à ce modèle, il faut désormais veiller avec vigilance.
« J’exhorte le peuple gabonais à conserver jalousement sa paix », a-t-il insisté, dans une exhortation qui sonne comme un avertissement lucide mais confiant. Il a ensuite salué, avec la solennité qu’exigeait le moment, la posture du nouveau président : « Monsieur le président, je salue votre bonne volonté et votre patriotisme. Je vous invite également à conserver ce que le peuple gabonais vous a confié ».

Saluant « le courage, la clairvoyance et le respect de la parole donnée » de Brice Clotaire Oligui Nguema, Faustin Archange Touadéra a scellé, par ses mots, une passation d’avenir : celle d’un Gabon prêt à s’épanouir sous les habits neufs d’un ordre constitutionnel retrouvé.
En ce jour d’unité nationale, les regards africains se tournent vers Libreville, non plus avec inquiétude, mais avec espoir. Car du fleuve Ogooué aux confins de la Centrafrique, un message clair résonne : en Afrique aussi, la transition peut rimer avec ambition, paix et renaissance.