Une Bataille pour la Transparence Électorale en ce mois de janvier
Alors que l’année 2025 s’ouvre sur une période politique critique pour le Cameroun, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« irrégularités systématiques » dans le fonctionnement d’Elections Cameroon (ELECAM), l’organe chargé de l’organisation des élections dans le pays. Cette confrontation reflète une tension latente qui pourrait façonner les prochains mois, marqués par l’approche des échéances électorales cruciales.
ELECAM, un organe controversé

Depuis sa création, ELECAM est régulièrement critiqué pour son manque d’indépendance et de transparence. Accusée d’être sous le contrôle du régime de Paul Biya, cette institution est perçue par l’opposition comme un outil de maintien au pouvoir. En ce début d’année, Maurice Kamto a intensifié ses attaques, estimant que les réformes promises n’ont jamais vu le jour, plongeant le processus électoral dans une opacité totale.
Dans une déclaration récente, Kamto a pointé du doigt les « listes électorales biaisées, la manipulation des résultats et l’absence de garanties d’équité ». Il exige une refonte immédiate d’ELECAM, appelant à une commission électorale véritablement indépendante, composée de membres neutres et issus de divers horizons politiques et sociaux.
Une guerre juridique et politique

La stratégie de Maurice Kamto est double : une bataille juridique et une mobilisation populaire. Le MRC a déjà annoncé son intention de déposer une plainte contre ELECAM pour non-respect des normes électorales. En parallèle, le parti prévoit d’organiser des manifestations pacifiques dans les grandes villes du Cameroun pour sensibiliser l’opinion publique à cette cause.
« Nous ne pouvons pas continuer à participer à des élections dont l’issue est décidée d’avance. Le Cameroun mérite un processus démocratique digne de ce nom », a martelé Kamto lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé ce 20 janvier 2025.
Un soutien populaire divisé

Si les partisans de Maurice Kamto saluent son combat pour la démocratie, ses détracteurs le jugent excessif. Certains observateurs estiment que cette montée en tension pourrait alimenter une instabilité sociale, alors que le Cameroun fait déjà face à des crises sécuritaires et économiques.
Cependant, cette lutte contre ELECAM trouve un écho favorable auprès de nombreux jeunes et membres de la société civile, lassés des mêmes dysfonctionnements électoraux. Des figures influentes, à l’instar de certains membres du clergé et des organisations internationales, appellent au dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour éviter une crise majeure.
Paul Biya dans le silence

Jusqu’à présent, le régime de Paul Biya reste silencieux face à ces accusations. Ce mutisme alimente davantage les spéculations sur une éventuelle manipulation des prochaines élections. Selon certains analystes, le président, au pouvoir depuis 1982, préfère miser sur l’usure politique de ses opposants.
Un enjeu pour l’avenir du Cameroun
Le bras de fer entre Maurice Kamto et ELECAM dépasse la simple question électorale. Il symbolise le défi d’une nation en quête de crédibilité démocratique. Si aucune solution consensuelle n’est trouvée rapidement, cette crise pourrait exacerber les divisions politiques et sociales du pays.
En janvier 2025, Maurice Kamto a donc choisi de jouer le rôle de catalyseur d’un changement politique longtemps attendu. Reste à savoir si cette lutte aboutira à des réformes significatives ou si elle sera une nouvelle pierre dans l’édifice de la frustration populaire. Le Cameroun, à l’aube d’un tournant historique, scrute son avenir avec prudence et incertitude. https://www.jeuneafrique.com/1650951/politique/au-cameroun-maurice-kamto-garde-espoir-dans-son-combat-contre-elecam/