Impact du changement climatique sur les ressources en eau au Cameroun
Augmentation des inondations et des dégâts matériels
Les fortes pluies causées par le changement climatique ont entraîné des inondations récurrentes à travers le Cameroun, détruisant des logements, endommageant les infrastructures et perturbant la vie quotidienne des populations. Ces inondations ont également pollué les nappes phréatiques, compromettant la qualité de l’eau potable disponible.
Les populations locales sont confrontées à des risques accrus de déplacement, de perte de biens et de vies humaines en raison de ces phénomènes météorologiques extrêmes, mettant en lumière l’urgence d’une action pour atténuer ces effets néfastes.
Rareté de l’eau potable et stress hydrique
Le changement climatique a également contribué à la raréfaction de l’eau potable dans certaines régions du Cameroun, notamment dans l’Extrême-Nord et le Nord. Les températures élevées et les précipitations déficitaires ont entraîné un stress hydrique croissant, mettant en péril les activités agricoles, l’élevage et la disponibilité d’eau pour la consommation humaine.
Les populations locales sont confrontées à des difficultés croissantes pour accéder à une source d’eau potable fiable, ce qui compromet leur sécurité alimentaire, leur santé et leur bien-être général.
Augmentation des conflits pour l’accès à l’eau
La diminution des ressources en eau due au changement climatique a exacerbé les tensions entre les différents acteurs au Cameroun, en particulier entre les agriculteurs et les éleveurs. La concurrence pour l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures et l’abreuvement du bétail a entraîné des conflits locaux et des affrontements, menaçant la stabilité des communautés rurales.
Ces conflits pourraient s’intensifier à mesure que les ressources en eau deviennent de plus en plus rares, soulignant la nécessité d’une gestion durable et équitable de ces précieuses ressources pour assurer la paix et la sécurité dans le pays.
Impact du changement climatique sur les secteurs économiques au Cameroun
Agriculture
Le secteur agricole au Cameroun est fortement affecté par le changement climatique, avec plus de 2,5 millions de personnes touchées. Les conditions météorologiques extrêmes, telles que les sécheresses et les inondations, perturbent les saisons de culture et réduisent les rendements. Les agriculteurs sont confrontés à un déficit de financement important et à des contraintes internes et externes, ce qui compromet la production alimentaire du pays. Pour relancer l’agriculture, des actions telles que l’injection de subventions, le recours aux partenariats public-privé et la structuration des organisations paysannes sont nécessaires. L’accès à la terre, en particulier pour les femmes, est également un enjeu crucial à prendre en compte pour assurer la sécurité alimentaire du pays.
Énergie
Le secteur de l’énergie au Cameroun est également vulnérable aux effets du changement climatique. Les fortes précipitations et les températures extrêmes peuvent perturber la production hydroélectrique, entraînant des pénuries d’électricité et des coûts supplémentaires pour le pays. Les inondations peuvent endommager les infrastructures énergétiques, affectant la distribution d’électricité dans certaines régions. Les changements climatiques peuvent également entraîner une augmentation de la demande d’énergie pour le refroidissement en cas de vagues de chaleur, mettant ainsi une pression supplémentaire sur le réseau électrique.
Foresterie
La déforestation est un autre secteur économique vulnérable aux effets du changement climatique au Cameroun. Entre 2000 et 2017, le pays a perdu 1,5 millions d’hectares de son massif forestier, ce qui a des conséquences néfastes sur l’environnement, la biodiversité et les communautés locales. Les pressions exercées par l’exploitation forestière, l’expansion agricole et les incendies de forêt sont exacerbées par les changements climatiques, entraînant une diminution de la couverture forestière et des émissions de gaz à effet de serre. Des mesures de conservation et de gestion durable des forêts sont nécessaires pour atténuer les effets du changement climatique sur ce secteur.
Initiatives de développement durable au Cameroun pour lutter contre le changement climatique
Projet de plantation d’arbres et reboisement
Le gouvernement camerounais, sous l’impulsion de la ministre de l’Enseignement secondaire, Nalova Lyonga, a lancé une initiative de plantation d’arbres à Limbé pour promouvoir un Cameroun vert et reboisé. Cette action vise à lutter contre le changement climatique en plantant plus de 300 arbres dans des lycées de la région. Malgré les pertes importantes de couverture arborée au fil des années, des efforts de reboisement ont été entrepris pour restaurer les terres déboisées et dégradées.
Centrales solaires photovoltaïques pour l’électrification rurale
Le Cameroun a lancé le « Projet d’électrification de 200 localités par systèmes solaires photovoltaïques » pour étendre l’accès à l’électricité dans les zones rurales. La Centrale solaire photovoltaïque de Bindoumba en est un exemple, faisant partie de ce projet. Financé par un prêt d’Afreximbank, l’objectif est d’électrifier à terme 1 000 localités du Cameroun par des systèmes solaires photovoltaïques, contribuant ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Conventions sur la croissance verte et le développement durable
Le Cameroun a signé des conventions avec l’Union européenne pour des projets intitulés « Cameroun: villes vertes, inclusives et durables » et « Cameroun : Septentrion Vert et Résilient ». Ces initiatives soutiennent les efforts du pays vers un développement plus vert et durable, en ligne avec le « Pacte-Vert » adopté par l’UE pour promouvoir la transition écologique.
Feuille de route pour un cacao sans déforestation
Une feuille de route pour un cacao sans déforestation a été signée entre le gouvernement et le secteur privé pour protéger et restaurer les forêts, promouvoir une production durable et garantir une rémunération adéquate aux producteurs. Cette initiative vise à augmenter la productivité tout en préservant l’environnement, s’inscrivant dans une démarche internationale de préservation de l’environnement.
Initiative Villes Vertes de la FAO
La FAO a lancé l’Initiative Villes Vertes au Cameroun en partenariat avec sept conseils municipaux pour créer des environnements urbains durables et résilients. Cette initiative vise à intégrer des systèmes agricoles, forestiers et agroalimentaires dans les politiques nationales pour lutter contre la dégradation de l’environnement, la gestion des déchets et les inégalités en matière d’emplois verts.
Résultats de la coopération internationale du Cameroun dans la lutte contre le changement climatique
Progrès réalisés dans la lutte contre le changement climatique
Le Cameroun a obtenu des résultats positifs dans sa coopération internationale en matière de lutte contre le changement climatique. Dans le cadre du programme ABC-PADER lancé en 2020 et cofinancé par l’Union européenne (UE) et l’Allemagne, plus de 15000 producteurs ont été formés sur les bonnes pratiques agropastorales. Ce programme vise à améliorer les performances économiques des acteurs privés de l’agriculture et de l’élevage en tenant compte des systèmes de production adaptés au changement climatique dans le bassin cotonnier du Cameroun.
Le Cameroun a également participé à des initiatives telles que la Journée Mondiale du Froid pour sensibiliser sur la protection de la couche d’ozone et réduire les émissions de gaz à effet de serre utilisés dans la climatisation et la réfrigération. Ces actions visent à renforcer la qualité des formations et à sensibiliser le grand public sur les bonnes pratiques environnementales.
Engagements et financements pour la protection de l’environnement
Le gouvernement camerounais a signé une feuille de route pour un cacao sans déforestation en 2021, visant à protéger l’environnement, améliorer les conditions de vie des producteurs de cacao et créer un label « Cameroon Green Cocoa ». Cette initiative s’inscrit dans les efforts du pays pour une filière cacao durable en rémunérant équitablement les producteurs pour les services environnementaux fournis.
De plus, le Cameroun a mobilisé des financements importants pour la protection de l’environnement, notamment avec un prêt de la Banque mondiale pour le projet d’aménagement et de valorisation des investissements dans la Vallée de la Benoué. Ces initiatives contribuent à la préservation des ressources naturelles et à la promotion d’un développement durable.
Renforcement des capacités et partenariats internationaux
Le Cameroun a renforcé ses capacités en matière de protection de l’environnement grâce à des conventions de financement avec des partenaires internationaux tels que l’Union européenne et la Banque mondiale. Ces accords visent à soutenir le secteur privé camerounais, à augmenter les capacités de production d’énergie renouvelable et à promouvoir un développement économique inclusif.
En collaborant avec des organisations telles que l’AWF, le Cameroun a renforcé la protection de ses réserves forestières et de ses parcs nationaux. Ces partenariats internationaux ont permis d’améliorer la gestion des ressources naturelles et de lutter contre la déforestation.