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Le Mali déjoue un convoi de la mort en provenance du Bénin

Le 16 mai 2025, dans la chaleur suffocante du Sahel et à l’heure où les réseaux criminels redoublent d’audace, la Brigade Mobile d’Intervention (BMI) des douanes maliennes a mis la main sur une cargaison cauchemardesque. Le car, anodin en apparence, venu du Bénin, cachait dans ses entrailles l’arsenal d’un chaos soigneusement planifié.

12 760 bâtons d’explosifs.

3 275 détonateurs.

3 275 cordons détonants.

60 boules de 50 kg de Kush, cette drogue macabre composée d’ossements humains et de cannabis.

2 000 flacons de produits chimiques, pour en intensifier les effets.

3 960 sachets de liqueur à 40 % d’alcool.

Le danger était en route vers Bamako. Il a été stoppé net.

Une opération chirurgicale, une coopération salutaire

Cette opération n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’un maillage sécuritaire régional, d’un partage stratégique d’informations entre le Mali et le Burkina Faso, pays frère pris dans la même tourmente du terrorisme, du trafic de drogue et de l’insécurité.

Selon l’Inspecteur Général Amadou Konaté, Directeur Général des Douanes maliennes, c’est un renseignement transmis par les services burkinabè qui a permis l’interception. Les douaniers maliens ont agi avec une précision d’orfèvre, dans un contexte où chaque erreur pourrait être fatale.

« Nous avons intercepté un convoi de la mort. Ce n’était pas qu’une simple affaire de contrebande, c’était une menace directe contre l’intégrité du territoire malien », a déclaré Amadou Konaté lors d’un point de presse improvisé.

Kush, la drogue des enfers, infiltre le SahelMais au-delà de l’explosif, ce sont les 3 tonnes de Kush qui inquiètent. Cette drogue n’est pas une simple substance récréative. Elle est un poison. Une combinaison sordide de restes humains incinérés, de psychotropes et de résidus chimiques, déjà responsable de ravages dans plusieurs capitales d’Afrique de l’Ouest.

En mars dernier, les autorités avaient déjà saisi plus de 35 kg de Kush à Bamako. Cette fois, ce sont 60 boules de 50 kg, conditionnées, prêtes à être écoulées dans les ruelles de la capitale malienne. Un stock susceptible de plonger des milliers de jeunes dans la démence, l’addiction, et les bras ouverts des groupes armés.

La vigilance ou le chaos

Dans un Sahel ravagé par les groupes jihadistes, les trafiquants d’armes et de drogue sont souvent les invisibles maillons d’une guerre qui ne dit pas son nom. Ce car, intercepté à temps, aurait pu approvisionner une cellule terroriste, intoxiquer des quartiers entiers ou même servir à une déstabilisation armée de l’intérieur.

Cette saisie spectaculaire est un rappel brutal que la guerre moderne ne se mène plus seulement dans le désert avec des kalachnikovs, mais aussi dans les soutes des cars interurbains, sur les pistes poussiéreuses, à travers des réseaux mafieux qui n’ont ni visage ni drapeau.

Un appel à la nation

Le Mali, grâce à ses douaniers, a peut-être évité un drame national. Mais la vigilance ne saurait être relâchée. Cette victoire en appelle d’autres. L’Afrique de l’Ouest doit resserrer les rangs, mutualiser les renseignements, renforcer ses contrôles frontaliers et surtout, tarir les sources de cette économie parallèle qui gangrène les États.

Ce n’est pas qu’un car qui a été arrêté. C’est une tentative de déflagration sociale, une offensive souterraine contre un peuple debout malgré la guerre, la pauvreté et la trahison de certains de ses fils.

Et à travers cette victoire des douanes maliennes, c’est toute l’Afrique de la résilience et de la souveraineté qui lève la tête.

“Le silence est complice. Que chaque citoyen devienne un douanier de la nation.” – Proverbe sahélien.

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