Saviez-vous que le plus grand danger pour un enfant africain aujourd’hui ne vient pas de la rue, mais souvent de son entourage immédiat ?
Un sourire d’adulte trop appuyé, une blague de mauvais goût, un surnom « mignon » mais lourd de sous-entendus… Ce sont les premiers signes d’un glissement dangereux que beaucoup de familles préfèrent ignorer. Et pourtant, les faits sont là, de plus en plus nombreux, de plus en plus jeunes : nos enfants sont en danger. Sexuellement, émotionnellement, psychologiquement.
Il est temps que nous, parents, sortions de notre torpeur.

L’éducation sexuelle n’est plus un tabou. C’est une urgence.
À 3 ans, un enfant peut apprendre à laver ses parties intimes et dire « non » à un contact inapproprié. À 5 ans, il peut savoir que personne, pas même papa ou maman, ne doit toucher ses parties privées sans raison médicale ou d’hygiène.
Tant que nous utiliserons des mots comme « pipi », « cookie » ou « zizi », nous continuerons à entretenir la confusion. Un prédateur adore le flou. Enseignez les vrais mots : pénis, vulve, anus. C’est plus qu’un vocabulaire, c’est une protection.
Derrière les câlins : les signaux d’alerte

Ne laissez jamais votre enfant s’asseoir sur les genoux d’un adulte, peu importe le degré de familiarité. Les abus commencent souvent ainsi : dans une ambiance « inoffensive », à l’abri des regards, avec la bénédiction inconsciente des parents.
Et ce surnom affectueux que votre oncle donne à votre fille — « ma petite femme » ? Ce n’est pas mignon. C’est déplacé. Et potentiellement dangereux. Les enfants doivent être entourés d’adultes respectueux, pas d’adultes trop « proches ».
Ce que les dessins animés, la musique et les amis peuvent cacher…
Votre enfant regarde un nouveau dessin animé ? Lisez le synopsis. Regardez un épisode. Ce n’est pas du zèle, c’est de la prévention. De plus en plus de contenus « pour enfants » glissent des messages sexualisés. Et cela commence tôt.
Idem pour la musique. Si votre fille de 6 ans danse comme une adulte sur des paroles qu’elle ne comprend pas, ce n’est pas « marrant ». C’est une alerte.
Quant aux amis et aux cousins, il ne suffit pas qu’ils aient le même âge pour qu’ils soient tous innocents. Certains enfants reproduisent des abus subis. Soyez donc vigilant·e : avec qui joue votre enfant ? À quoi jouent-ils vraiment ?
Croire son enfant, c’est déjà le sauver

Votre enfant est soudain silencieux ? Change d’attitude ? Se referme ? Interrogez-vous. Pas en l’accusant, mais en écoutant. Avec patience. Avec amour. Beaucoup d’enfants abusés ont tenté d’en parler, mais ont été ignorés — ou punis. Résultat : silence, culpabilité, trauma.
Montrez-lui que vous êtes un refuge, pas un juge. S’il ou elle vous parle d’un adulte qu’il/elle n’aime pas, ne vous taisez pas. Ne minimisez pas. Ne forcez jamais votre enfant à aller vers quelqu’un qui le met mal à l’aise. Jamais.
Protéger son enfant, c’est parfois se couper de certaines personnes
Oui, cela peut signifier ne plus fréquenter un « ami proche ». Ou surveiller les enfants de vos proches. Ou dire non à certaines visites. C’est difficile. C’est inconfortable. Mais c’est nécessaire.
Et surtout, n’oubliez pas ceci : être un bon parent en 2025, c’est dire non à la foule. Éduquez votre enfant à se démarquer, à avoir des limites, à dire non. Apprenez-lui à se respecter pour ne jamais tolérer l’irrespect.
En Afrique, la famille est sacrée. Mais elle ne peut pas être un sanctuaire pour les abuseurs. Il est temps de rompre le silence, de briser les habitudes dangereuses et d’ouvrir les yeux. L’amour n’est pas aveugle. Il est lucide, courageux, et protecteur.
La révolution de la protection de l’enfance commence à la maison. Elle commence avec vous.