samedi 14 juin 2025
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11 Mai : Mbaki Day ou la Sainte Trinité de Bob Marley ?

Le 11 mai. Pour certains, c’est une simple date du calendrier. Pour d’autres, c’est le sabbat fumant, la Pentecôte des rastas improvisés, le Pâques des poumons condamnés. Un jour où le nom de Bob Marley s’élève au ciel, porté non pas par des cantiques, mais par des volutes d’un certain encens végétal qu’on appelle au Gabon, dans un langage que même les gendarmes maîtrisent, le Mbaki.

Ah Bob… Si tu savais ce qu’ils font de ta mémoire ! Toi qui chantais l’amour, la liberté et l’unité des peuples. Toi dont la voix résonne encore entre deux bafous de baffles fatigués dans les quartiers de Libreville, tu es devenu, malgré toi, le saint patron des fumeurs de mauvaises décisions. Le 11 mai, au Gabon comme ailleurs, on ne parle plus musique, révolution ou culture jamaïcaine. Non. On célèbre l’indienne. Pas celle du sari, mais celle du petit paquet roulé à la main, avec la dextérité d’un chirurgien et l’hygiène d’un mécanicien.

Ils sont nombreux ces apprentis rastas du dimanche, dreadlocks de pacotille vissées sur crâne rasé, à sortir le tee-shirt à l’effigie de Marley, troué comme leur avenir, pour communier. Et la liturgie est simple : une bouffée, un « Jah Rastafari ! », une autre bouffée, et un sommeil profond sous un arbre en pleine journée.

L’État ? Invisible ce jour-là, sauf pour les policiers qui font semblant de ne pas voir – sauf si c’est un moment propice pour arrondir les fins de mois en confisquant quelques grammes à des fins d’enquête qui se terminent souvent dans leur propre salon.Et pendant que certains font la révolution avec des mégots, d’autres vendent les briquets, les feuilles, et les sachets plastiques à 500 francs CFA l’unité – car même dans l’extase verte, l’économie informelle ne dort jamais.

Ne nous y trompons pas : le problème n’est pas le chanvre. Le problème, c’est cette apologie de la déresponsabilisation emballée dans du papier à rouler, cette célébration paresseuse de Marley réduit à un cliché. Bob, lui, ne fumait pas pour fuir sa vie, il fumait pour l’éclairer. Eux, ils fument pour l’éteindre.

Alors que faut-il faire du 11 mai ? Le légaliser ? L’encadrer ? L’oublier ? Ou peut-être juste se souvenir que l’homme qu’on célèbre ce jour-là n’a jamais prôné la bêtise, mais la conscience.En attendant, que Jah veille sur nos jeunes… et surtout sur leurs bronches.Fin de chronique.https://www.tvplusafrique.com/index.php?page=detail-article&article=2875&titre=11%20MAI:BOB%20MARLEY,REGGAE,RASTA%20ET%20LE%20CHANVRE

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