samedi 24 mai 2025
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RDC : Paix à l’Est ? Kinshasa et Kigali misent sur l’USA

Un frémissement d’espoir, aussi fragile que rare, souffle sur les collines meurtries de l’est congolais. Lundi, dans une annonce inattendue mais hautement symbolique, le conseiller principal de l’ancien président américain Donald Trump pour l’Afrique et le Moyen-Orient, Massad Boulos, a révélé que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont conjointement soumis un projet de proposition de paix. Une première depuis des années d’animosité sanglante.

Le document, dont les contours restent volontairement flous, s’inscrit dans le cadre d’un processus diplomatique piloté en coulisses par les États-Unis. Une médiation discrète, mais déterminée, dont l’objectif avoué est d’éteindre l’un des plus anciens foyers de violence du continent africain. “C’est une étape importante”, a sobrement écrit Boulos sur les réseaux sociaux, saluant le courage des deux pays à amorcer, enfin, un dialogue direct.

Minerais, paix et intérêts américains

Mais cette percée diplomatique est-elle sincère ou motivée par des enjeux géostratégiques plus profonds ? Selon certaines sources à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi aurait lié son accord à une contrepartie : l’implication des États-Unis dans la stabilisation de la région en échange d’un accès privilégié aux minerais stratégiques – cobalt, lithium, coltan – qui alimentent la transition énergétique mondiale. Une paix à double fond, donc, où l’humanitaire flirte avec l’économique.

Les autorités rwandaises, longtemps restées silencieuses face aux accusations de soutien aux rebelles du M23, semblent désormais vouloir redorer leur image sur la scène internationale, alors que la pression des chancelleries occidentales se fait plus intense.

3 000 morts, deux villes tombées, une paix en gestation

Depuis janvier, l’offensive fulgurante des rebelles du M23 – soupçonnés d’agir sous le couvert de Kigali – a ravagé l’Est du Congo. La chute de Goma, suivie de celle de Bukavu en février, a marqué un tournant dramatique. En l’espace de deux mois, près de 3 000 civils ont perdu la vie, des centaines de milliers d’autres ont été déplacés, et la menace d’un embrasement régional n’a jamais été aussi palpable.

Ce projet de paix représente donc bien plus qu’un simple texte diplomatique. Il pourrait être le début d’un cessez-le-feu historique, ou au contraire, une manœuvre tactique pour gagner du temps.

Un test pour l’Afrique, un test pour l’Amérique

Dans les couloirs feutrés du Département d’État américain, l’initiative est vue comme un test de la capacité de Washington à redevenir un acteur central sur la scène africaine, après des années de désengagement. Mais au-delà des ambitions américaines, ce sont les peuples du Kivu qui attendent, épuisés, que le vacarme des armes cède enfin place au silence de la paix.

Car pour eux, chaque jour de négociation est un jour de survie. Et chaque mot du projet de paix pourrait bien écrire une nouvelle page de l’histoire d’une région trop longtemps sacrifiée.

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