L’architecture de l’État reste à rebâtir démocratiquement
Ce samedi 3 mai 2025 marquera une date historique dans les annales politiques du Gabon. À la faveur d’une cérémonie solennelle prévue au stade de l’amitié sino-gabonaise à Angondjé, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition et président élu à l’issue du scrutin présidentiel d’avril dernier, prêtera officiellement serment devant le peuple gabonais et une dizaine de chefs d’État africains annoncés pour l’occasion.
Cet acte hautement symbolique et juridico-politique entérinera la fin de la phase transitoire engagée depuis le 30 août 2023, consécutivement à la prise de pouvoir par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Conformément à la charte de la transition et des recommandations adoptées à l’unanimité lors du Dialogue national inclusif, cette étape représente l’aboutissement d’un processus républicain visant à refonder les institutions et à restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés.
Une transition encadrée par une charte fondatrice

La charte de la transition gabonaise, véritable boussole juridique du processus transitoire, avait pour vocation de redéfinir les fondements de l’État, de réconcilier la nation avec ses institutions et de garantir l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes. Ce document, d’une grande portée politique, soulignait avec clarté la temporalité de la transition et la non-prorogation indéfinie du pouvoir transitoire.
C’est dans ce cadre normatif que le processus électoral présidentiel a été conduit avec un souci manifeste de transparence, d’inclusivité et de souveraineté populaire. L’élection de Brice Clotaire Oligui Nguema, par une majorité affirmée, sonne donc comme l’expression d’un peuple désireux de tourner la page de décennies d’instabilité et de désillusion.
Des institutions transitoires encore en sursis

Si la présidence entre officiellement dans sa phase constitutionnelle ce 3 mai, les autres institutions transitoires — législatives et locales notamment — devront encore patienter. La charte de la transition prévoit en effet l’organisation d’élections législatives, sénatoriales et locales ultérieures afin de permettre le renouvellement global et légitime du système institutionnel.
Jusqu’à cette échéance, les institutions provisoires issues de la transition continueront d’exercer leurs fonctions sous la vigilance du nouveau chef de l’État, dans le respect des prérogatives dévolues par la charte et la nouvelle Constitution adoptée.
Un rendez-vous continental

L’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema se déroulera en présence d’une dizaine de chefs d’État africains, venus saluer non seulement l’aboutissement pacifique de la transition, mais aussi l’élan de refondation démocratique engagé par le peuple gabonais. Ce soutien diplomatique massif traduit la reconnaissance de la communauté africaine quant à la maturité du processus gabonais et à sa portée exemplaire sur le continent.
Vers une République refondée

Ce samedi ne sera pas seulement une cérémonie. Il incarnera un acte de foi républicain, une promesse faite à la jeunesse, aux femmes, aux travailleurs et aux oubliés du passé, qu’un autre Gabon est possible — un Gabon bâti sur la justice, la transparence, la compétence et la participation citoyenne.
L’avenir reste à construire, mais la charte de la transition aura eu le mérite d’ouvrir une voie : celle de la responsabilité historique et de la refondation nationale. C’est désormais au président élu et à l’ensemble des forces vives du pays de transformer l’essai. Car au-delà de la transition, commence la transformation.