Le Mandat Présidentiel de Goïta : Vers une Répression Accrue ?

Un Contexte Politique Troublé
Le 4 juillet 2025, le général Assimi Goïta, héros militaire malien, a reçu un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable sans élections. Cette décision, adoptée à l’unanimité par 131 membres du Conseil national de transition, constitue un tournant dans l’histoire politique récente du Mali. Après avoir pris le pouvoir à la suite de deux coups d’État, Goïta avait promis de restaurer la démocratie. Aujourd’hui, cette promesse semble compromise.
Ce contexte est alarmant. En mai 2025, la junte a interdit tous les partis politiques. Cette mesure soulève des doutes sur la réelle volonté des autorités d’engager le pays sur la voie démocratique. La légitimité de ce mandat est désormais remise en question, perçue comme une tentative de renforcer le pouvoir militaire au détriment des institutions démocratiques.
Les conséquences de cette situation s’étendent au-delà de la politique. La société civile redoute une répression des voix dissentantes. Des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International expriment leur inquiétude sur la liberté d’expression et la répression des opposants. Ce climat de peur pourrait entraîner des conséquences désastreuses pour la stabilité du pays.

Les Promesses Non Tenues de Goïta
À son arrivée au pouvoir, Goïta avait promis un retour rapide à un régime démocratique. Pourtant, la réalité actuelle trahit ces promesses. Les réformes politiques et la réconciliation nationale semblent être reléguées au second plan. Ce mandat présidentiel sans élections est perçu comme un moyen d’éviter toute contestation.
Des experts en politique malienne mettent en garde : cette situation pourrait entraîner une polarisation accrue au sein de la société. Les partisans de la junte se sentiront renforcés alors que les opposants risquent de se radicaliser face à cette menace sur leurs droits. Ce cycle de répression et de résistance pourrait plonger le pays dans une instabilité encore plus profonde.
Malick Diaw, président du Conseil, a décrit cette décision comme un « grand pas en avant dans la reconstruction du Mali ». Pourtant, cette déclaration semble déconnectée des réalités que vivent de nombreux Maliens. Ceux-ci aspirent à un véritable processus démocratique. Les voix critiques, souvent étouffées, rappellent que la reconstruction du pays ne peut se faire sans l’inclusion de toutes les forces politiques, particulièrement celles exclues par la junte.

Les Implications pour l’Avenir du Mali
La situation actuelle pose des questions cruciales sur le devenir du Mali. La concentration du pouvoir entre les mains d’un seul individu, sans aucun mécanisme de contrôle démocratique, pourrait être catastrophique. L’histoire montre que les régimes autoritaires, même sous le prétexte de stabilité, engendrent souvent des conflits internes et des crises humanitaires.
Les observateurs internationaux, notamment les Nations Unies, suivent de près cette évolution. La communauté internationale doit jouer son rôle pour encourager un retour à la démocratie et soutenir ceux qui prônent un dialogue inclusif. Toutefois, l’efficacité de ces efforts dépendra de la volonté des autorités maliennes de s’engager dans un processus de réconciliation sincère.
Finalement, une question persiste : le Mali se dirige t-il vers une répression accrue, ou y a-t-il encore une possibilité de restaurer un véritable processus démocratique ? Les Maliens, tout comme la communauté internationale, doivent rester vigilants et engagés pour défendre les principes de liberté et de justice. Ce moment pourrait s’avérer déterminant pour l’avenir politique du pays, et les choix d’aujourd’hui laisseront des traces durables pour les générations à venir.