Accidents de la route au Cameroun : causes et solutions

Les causes des accidents de la route
Les accidents de la route au Cameroun représentent un défi préoccupant en matière de santé publique et de sécurité. Parmi les causes principales, l’incivisme des usagers ressort comme un facteur clé. En particulier, le non-respect des temps d’arrêt devient alarmant, surtout pour les conducteurs de camions durant la saison des pluies. Ces routes risquées, souvent impraticables, poussent certains à prendre des décisions dangereuses.
Au-delà du comportement des conducteurs, l’état déplorable des infrastructures routières joue un rôle crucial. Les routes dégradées, parsemées de nids-de-poule et dépourvues de signalisation adéquate, accroissent les risques d’accidents. De plus, l’excès de vitesse et des comportements de conduite irresponsables, comme les dépassements non autorisés, demeurent des préoccupations majeures. Malgré les avancées obtenues grâce à des campagnes de sensibilisation, ces infractions continuent d’entraîner des accidents graves.
Entre 2008 et 2014, le nombre de décès sur les routes a connu une hausse alarmante, même si le nombre global d’accidents a diminué depuis 2012. Cette situation découle en partie de l’accroissement du parc automobile et de la saturation des routes, accompagnés d’un comportement général de négligence au volant. Les pertes humaines et économiques atteignent environ 100 milliards de francs CFA par an, soulignant l’urgence d’action.

Mesures de prévention à mettre en place
Pour remédier à cette crise, un ensemble de mesures s’impose. D’abord, il est primordial de renforcer l’éducation des usagers de la route. Des campagnes de sensibilisation ciblées doivent rappeler les dangers des comportements imprudents, en cherchant à transformer les mentalités et à instaurer une culture de la sécurité routière.
Ensuite, il convient de renforcer le contrôle et la répression des infractions. L’opération « contrôle-surveillance-répression » a fait ses preuves, ayant permis d’identifier plus de 362 000 infractions en quatorze ans et de réduire les accidents de 61,6 %. Pour maintenir cette dynamique constructive, il est essentiel d’adopter des équipements modernes tels que des drones de surveillance et des radars, qui amélioreront l’efficacité des contrôles routiers.
Parallèlement, l’amélioration des infrastructures doit devenir une priorité absolue. Investir dans l’entretien et la modernisation des routes, surtout en milieu rural, est essentiel. Des voix comme celle de Shanda Tonme plaident pour des projets d’infrastructures modernes, tel qu’une autoroute à six voies entre Douala et Bafoussam, qui pourrait prévenir de nombreux accidents. Une gestion rigoureuse des fonds publics est nécessaire pour soutenir ces initiatives sans recourir à l’endettement insoutenable.

Un appel à l’action collective
La lutte contre les accidents de la route au Cameroun exige un engagement collectif de tous les secteurs. Les autorités doivent se mobiliser pour soutenir les initiatives de sécurité routière, tout en veillant à un suivi rigoureux des mesures en place. La collaboration entre les forces de l’ordre, les collectivités locales et les organisations de la société civile est cruciale pour instaurer un environnement routier plus sûr.
Enfin, il est essentiel de sensibiliser les citoyens à l’importance du respect du Code de la route et de l’alerte face aux comportements dangereux. Chaque usager a un rôle à jouer dans la sécurité routière. En adoptant des comportements responsables et en respectant les règles, chacun peut contribuer à diminuer le nombre d’accidents.
Les enjeux sont d’une ampleur considérable, tant sur le plan humain qu’économique. La question se pose : quelles autres mesures pourraient être envisagées pour assurer la sécurité des usagers de la route au Cameroun ? La réponse réside sans doute dans une volonté politique affirmée et un engagement collectif pour bâtir un avenir routier plus sûr.