Le Sénat camerounais et l’intelligence artificielle en Afrique Centrale

Un engagement stratégique pour l’innovation
Le 11 juin 2025, le Sénat du Cameroun a franchi une étape majeure dans son engagement envers l’innovation technologique en se positionnant comme un « pionnier » en matière d’intelligence artificielle (IA). Sous la direction de Marcel Niat Njifenji, cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’IA émerge comme un levier crucial pour le développement économique et social en Afrique. Le continent, souvent perçu comme en retard, commence à saisir les avantages que l’IA peut offrir pour transformer ses économies.
La formation d’agents du Secrétariat Général en IA, sanctionnée par des diplômes d’expertise de type A, témoigne de la volonté du Sénat d’intégrer des compétences avancées. Des personnalités telles que Jean Françis Mvondo, Doumbe Nyame Georgio et Meva’a M’Emane Désiré ont suivi le module « IA et cybersécurité », illustrant une démarche proactive. En investissant dans la formation, le Sénat ne se limite pas à adopter des technologies, il vise à créer un écosystème propice à l’innovation.
Ce mouvement s’inscrit dans le programme « IA pour tous en Afrique Centrale », piloté par la Chaire UNESCO Accès TIC/IAI Cameroun. Ce programme a pour but de démocratiser l’accès aux technologies de l’information et de la communication tout en renforçant les capacités locales en matière d’IA. Armand Claude ABANDA, à la tête de cette initiative, souligne l’importance de la coopération entre les institutions publiques et privées pour un développement harmonieux de l’IA dans la région.

Un modèle de collaboration régionale
Le Sénat camerounais ne se limite pas à ses initiatives nationales. Il aspire à devenir un modèle de collaboration régionale en matière d’intelligence artificielle. La formation dispensée aux agents du Sénat peut servir d’exemple pour une approche collective visant à renforcer les capacités en IA dans toute l’Afrique Centrale. En partageant connaissances et compétences, les pays de la région pourraient profiter d’un développement technologique rapide et efficace.
Les experts s’accordent à reconnaître que la coopération régionale est essentielle pour relever les défis communs liés à l’IA, notamment la cybersécurité, la protection des données et les enjeux éthiques. Dans ce cadre, la formation suivie par les agents du Sénat en cybersécurité revêt une importance particulière. Elle contribue à protéger les infrastructures critiques tout en fortifiant la confiance des citoyens envers les nouvelles technologies.
Cette initiative pourrait également inspirer d’autres pays de la région à adopter des politiques similaires. En plaçant l’IA au cœur de ses priorités, le Sénat camerounais pourrait encourager d’autres institutions à investir dans la formation et le développement des compétences, créant ainsi un effet d’entraînement bénéfique pour l’ensemble de l’Afrique Centrale.

Les défis et perspectives d’avenir
Malgré ces avancées prometteuses, l’intégration réussie de l’IA en Afrique Centrale fait face à des défis considérables. Le manque d’infrastructures appropriées et d’accès à Internet demeure un obstacle majeur. Pour que l’IA transforme effectivement les sociétés africaines, il est crucial de surmonter ces barrières technologiques.
Par ailleurs, des questions éthiques et réglementaires émergent. Les législateurs doivent garantir que les technologies respectent les droits des citoyens et ne renforcent pas les inégalités. Bien que la formation des agents du Sénat en cybersécurité soit une avancée, il est essentiel d’étendre cette formation à d’autres acteurs, notamment les entreprises et la société civile.
Enfin, la durabilité de ces initiatives dépendra de la volonté politique et de l’engagement des gouvernements à soutenir l’innovation technologique. Le Sénat camerounais, en tant qu’institution clé, doit œuvrer pour un cadre législatif favorable à l’IA et encourager les investissements dans ce secteur. La question se pose : comment le Cameroun et ses voisins peuvent-ils collaborer pour bâtir un avenir numérique inclusif et durable ?