Tribalisation du débat politique au Cameroun

Un appel à l’unité face aux divisions ethniques
Dans un message poignant publié le 11 juin 2025, Kareyce Fotso, une voix influente de la société civile camerounaise, a dénoncé la tribalisation croissante du débat politique dans le pays. Elle met en lumière un phénomène inquiétant : réduire les enjeux politiques à des rivalités ethniques. Cette tendance divise la population et détourne l’attention des véritables problèmes systémiques affectant le Cameroun.
Fotso explique que cette tribalisation ne se limite pas à des affrontements entre groupes ethniques ; c’est une stratégie manipulatrice qui profite à une élite politique. Les véritables responsables de la souffrance du peuple camerounais se trouvent dans toutes les ethnies. Le cœur du problème réside dans un système de mauvaise gouvernance qui transcende les clivages tribaux.
En appelant les Camerounais à ne pas céder à ces divisions, Fotso propose une vision alternative : celle d’une « tribu » unie, celle des enfants du Cameroun. Cette notion d’unité est essentielle pour construire un avenir où justice et dignité sont accessibles à tous, peu importe leur origine ethnique.

Les dangers de la tribalisation
La tribalisation du débat politique pose des dangers considérables pour la cohésion sociale et la stabilité du Cameroun. En exacerbant les tensions entre les communautés, elle risque de déclencher des conflits ouverts, comme cela a été observé dans d’autres pays d’Afrique où les rivalités ethniques ont mené à des violences généralisées.
Cette dynamique a aussi des conséquences néfastes sur la participation politique. Les citoyens, se sentant plus proches de leur ethnie que de leur nation, peuvent hésiter à s’engager dans des mouvements qui transcendent ces clivages. Cela fragilise la démocratie et empêche l’émergence de leaders capables de rassembler au-delà des frontières tribales.
Des experts en sociologie politique, comme le professeur Jean-Marc Ela, affirment que la tribalisation peut être exploitée par les dirigeants pour maintenir le pouvoir. En divisant la population, ces leaders peuvent mieux contrôler les masses, en s’appuyant sur la peur et la méfiance pour justifier des politiques répressives. Ainsi, la lutte pour la justice et l’équité devient un combat difficile dans un contexte de fragmentation sociale.

Vers une alternance politique en 2025
Kareyce Fotso aborde aussi l’importance d’une alternance politique en 2025, un événement majeur pour le Cameroun. Cette alternance ne doit pas se limiter à un simple changement de dirigeants ; elle doit incarner un tournant vers une gouvernance plus inclusive et responsable, plaçant les intérêts du peuple au-dessus des préoccupations ethniques.
Elle appelle à la mobilisation de tous les Camerounais, quelle que soit leur origine, pour construire une véritable démocratie. Ce besoin d’unité est encore plus pressant face aux défis économiques et sociaux amplifiés par la crise politique actuelle. Les citoyens doivent s’unir autour d’une plateforme commune qui défend leurs droits et leurs aspirations, plutôt que de se laisser diviser par des rivalités tribales.
En conclusion, l’analyse de Kareyce Fotso sur la tribalisation du débat politique éclaire des enjeux cruciaux pour l’avenir du Cameroun. Sa vision d’une « tribu » unie, axée sur la justice et la dignité, offre une perspective d’espoir dans un contexte souvent marqué par la division. La question demeure : comment les Camerounais peuvent-ils surmonter ces clivages pour bâtir un avenir commun ?