À Nice, face aux défis climatiques planétaires, le Gabon et la République Démocratique du Congo ont fait front commun. En marge de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), une rencontre décisive s’est tenue ce lundi 9 août entre les ministres en charge de l’environnement des deux géants forestiers d’Afrique centrale.
C’est dans une ambiance studieuse mais teintée d’urgence que Mays Mouissi, Ministre gabonais de l’Environnement, Laurence Ndong, Ministre de la Mer, et Ève Bazaïba, Vice-Première ministre congolaise en charge de l’Environnement, ont échangé sur les grandes lignes d’un agenda commun pour la défense du Bassin du Congo, en perspective de la COP30, prévue en novembre à Belém, au Brésil.
𝐋𝐞 𝐁𝐚𝐬𝐬𝐢𝐧 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐧𝐠𝐨, 𝐭𝐞𝐬𝐭𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐯𝐞𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐮𝐦𝐚𝐧𝐢𝐭é

Poumon vert de la planète après l’Amazonie, le Bassin du Congo couvre plus de 3 millions de kilomètres carrés de forêts primaires, abrite une biodiversité exceptionnelle et joue un rôle crucial dans l’absorption du CO₂ mondial. Pourtant, il ne bénéficie que de 3 % des financements climatiques internationaux.
Ce déséquilibre, jugé “inacceptable” par les délégations gabonaise et congolaise, a poussé les deux pays à bâtir une stratégie diplomatique et environnementale concertée, afin que la COP30 ne soit pas une tribune de plus, mais un tournant pour la reconnaissance effective des forêts africaines comme biens communs de l’humanité.
𝐔𝐧 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐝𝐨𝐲𝐞𝐫 𝐚𝐮 𝐧𝐨𝐦 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞

« Nous n’allons plus quémander. Nous allons négocier d’égal à égal, » a déclaré Laurence Ndong, dans un ton ferme qui traduit la nouvelle posture du Gabon sur la scène climatique mondiale. De son côté, Ève Bazaïba a rappelé que “le Bassin du Congo n’est pas un stock de carbone gratuit pour le Nord, mais un patrimoine à préserver avec et pour ses peuples.”
Les ministres ont convenu d’un front diplomatique unifié à Belém : une même voix, un même message, une même exigence de justice climatique. La création d’un Fonds commun de conservation et la reconnaissance du “service écologique” rendu par les forêts africaines figurent parmi les revendications clés que porteront le Gabon et la RDC.
𝐃𝐞𝐬 𝐨𝐜é𝐚𝐧𝐬 𝐚𝐮𝐱 𝐟𝐨𝐫ê𝐭𝐬, 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐛𝐚𝐭 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐥𝐢é

En marge de l’UNOC3, cette rencontre rappelle que les défis océaniques et forestiers sont intrinsèquement liés. La déforestation aggrave l’acidification des océans ; la hausse du niveau des mers menace les écosystèmes côtiers africains. C’est donc dans une approche écosystémique intégrée que les deux pays entendent inscrire leur combat.
Le Gabon et la RDC tracent ensemble une voie panafricaine, responsable et ambitieuse, dans une époque où l’Afrique n’a plus vocation à subir, mais à peser. Leur détermination commune à défendre le Bassin du Congo à la COP30 marque un tournant stratégique et moral pour le continent tout entier.