samedi 12 juillet 2025
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Gabon : quand les combats citoyens frôlent le déshonneur

Activisme ou dérive verbale ?

En Afrique centrale, et particulièrement au Gabon, l’activisme prend une place croissante dans l’espace public et numérique, à mesure que les régimes évoluent, que les voix s’élèvent, et que les peuples, longtemps bâillonnés, reprennent souffle et parole. Pourtant, au fil des publications et des prises de position, une ligne semble de plus en plus franchie : celle du respect, celle de la responsabilité et celle de la dignité dans le combat.

Depuis un certain temps , un activiste gabono-libanais s’est imposé sur les réseaux sociaux, faisant de ses sorties enflammées une source de fascination et de controverse. Pointant du doigt certains membres de l’ancien régime d’Ali Bongo Ondimba, il mêle dénonciation, règlements de comptes et, trop souvent, injures. Légitimes ou non dans leur fond, ces interventions interrogent dans leur forme : peut-on aspirer au changement tout en foulant aux pieds les principes même de ce changement ?

L’activisme, lorsqu’il est noble, s’inscrit dans une posture d’engagement, de vérité, d’exigence morale et intellectuelle. Il interpelle sans humilier, il alerte sans insulter, il défie sans mépriser. Car si le verbe est une arme, il est aussi un miroir : il reflète l’élévation ou la déchéance de celui qui le manie.

Le Gabon d’aujourd’hui n’est pas seulement en quête de justice. Il est aussi en quête de sens. Depuis l’arrivée du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, fruit d’un sursaut historique, le pays cherche à panser ses blessures, à redéfinir ses repères, à construire un nouveau vivre-ensemble. Dans ce contexte, chaque mot prononcé dans l’arène publique compte. Chaque accusation mérite d’être fondée. Chaque colère, si elle est légitime, doit s’exprimer dans la maîtrise.

Il est fondamental que les activistes qu’ils soient pro ou anti-régime comprennent que leur engagement ne leur donne pas licence de dérapage. On ne bâtit pas une nation avec des invectives. On ne rallie pas une jeunesse par le mépris. On ne crédibilise pas une lutte par l’agressivité.

Le vrai courage n’est pas de crier plus fort, mais de parler juste.

À l’heure où l’Afrique centrale se débat encore entre traditions autoritaires et aspirations démocratiques, le rôle de l’activiste est précieux mais il doit être à la hauteur de l’histoire. Ce n’est pas en se substituant aux juges que l’on rend justice. Ce n’est pas en insultant des noms que l’on efface les blessures. C’est par la rigueur, l’éthique et l’exemple.

Oui, dénoncer les abus est un droit. Mais respecter ses compatriotes, même adversaires politiques, est un devoir. https://depeches241.com/?p=18900

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