samedi 14 juin 2025
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Vers une fusion historique de la CEMAC et de la CEEAC

Le 18 juillet 2025, Yaoundé, poumon politique du Cameroun, deviendra le théâtre d’un moment historique : un Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC et de la CEMAC, convoqué par le président Paul Biya, doyen des chefs d’État africains encore en exercice. L’enjeu est clair : donner corps à un projet vieux de plus de quinze ans, celui de remplacer les deux principales communautés économiques d’Afrique centrale par une entité unique et plus performante.

Ce projet de rationalisation des Communautés économiques régionales (CER) remonte à 2009, lorsque les dirigeants de la CEEAC, réunis à Kinshasa, avaient émis le vœu de mettre fin aux chevauchements institutionnels et aux incohérences structurelles qui freinent l’intégration régionale. En clair, il s’agissait déjà d’éviter que la CEMAC et la CEEAC, aux compétences souvent doublonnées, ne deviennent des coquilles vides financées à grands frais.

Mais pourquoi ce moment serait-il le bon ? D’abord, parce que les lignes bougent enfin. Le Comité de pilotage de cette fusion, réuni en 2024, avait annoncé un taux de réalisation de 55,31 %. À cette cadence, les espoirs de convergence ne sont plus chimériques. Ensuite, parce que les défis imposés par la mondialisation et les crises géopolitiques récentes imposent aux États de la sous-région une coopération plus étroite, plus lucide, plus audacieuse.

Dans une Afrique centrale où les échanges commerciaux intra-régionaux restent dramatiquement bas ; moins de 5 % selon certaines estimations ,la mutualisation des politiques économiques, douanières et monétaires devient une urgence, pas une option. Le ministère camerounais de l’Économie évoquait dès 2022 des avancées notables sur un tarif extérieur commun et un Code des douanes harmonisé. De quoi jeter les bases d’un véritable marché commun.

Le sommet de Yaoundé, s’il tient ses promesses, pourrait ainsi fixer une date pour la naissance d’une nouvelle architecture régionale. Une seule communauté, plus cohérente, plus visible, plus forte. Une Afrique centrale qui parle d’une seule voix, dans un monde où les petits ensembles pèsent peu.

Il ne s’agira pas seulement de changer des sigles. Il s’agira de refonder un projet politique, économique et social commun pour les peuples d’Afrique centrale. De passer de la fragmentation à l’unité. De la bureaucratie à l’efficacité. Et surtout, de la promesse à la réalisation.

Le rendez-vous de Yaoundé ne doit pas être une conférence de plus. Il doit être un acte fondateur. L’Afrique centrale en a besoin. L’histoire en jugera. https://affaires-etrangeres.gouv.ga/9-actualites/1427-gabon-afrique-centrale-la-fusion-ceeac-cemac-actee-/

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