samedi 14 juin 2025
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Gabon : la SEEG prise en flagrant délit d’incompétence

« Ce n’est pas la lumière qui manque à notre peuple, c’est le courage de dire la vérité. »Depuis deux semaines, les habitants de Libreville, Owendo et Akanda vivent au rythme insoutenable des délestages. Des coupures répétées d’électricité, parfois sans préavis, qui paralysent les activités économiques, perturbent les foyers et plongent le pays dans une inquiétude profonde. En ligne de mire : la SEEG, Société d’Énergie et d’Eau du Gabon, dont les défaillances techniques sont désormais mises à nu.

Alors que le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, Philippe Tonangoye, évoquait il y a peu un « sabotage », les faits viennent contredire cette thèse bancale. Selon des sources croisées et confirmées par le géant turc Karpowership, producteur d’électricité installé dans les eaux gabonaises, la crise est née d’un dysfonctionnement grave sur un câble de transport de 90 kV, infrastructure cruciale relevant exclusivement de la responsabilité de la SEEG.

« Nous produisons l’énergie. Elle est disponible. Mais si les lignes de transport sont en panne, nous ne pouvons pas la livrer », a confié un porte-parole de Karpowership au quotidien L’Union. Une vérité crue, déconcertante, mais limpide.

Un réseau vétuste laissé à l’abandon

Installations SEEG à Libreville

Le câble incriminé, usé, mal entretenu, a lâché le 31 mai dernier. Depuis, Libreville suffoque, à la merci d’un système électrique qui craque sous le poids des années d’improvisation, de sous-investissement et de laxisme technique. La SEEG, autrefois fleuron stratégique, semble aujourd’hui dépassée, incapable d’assurer sa mission de service public.

Silence embarrassé des autorités

Le silence des hautes sphères du gouvernement n’arrange rien. Les explications confuses du ministre Tonangoye, contredites par les acteurs techniques, ajoutent à la frustration citoyenne. Pire, alors que l’opérateur turc continue de fournir 70 mégawatts quotidiennement, la SEEG peine à les transporter jusqu’aux quartiers gabonais.

Face à l’urgence, des techniciens venus de Guinée équatoriale ont été sollicités pour réparer le câble endommagé. Une humiliation pour un pays qui prétend à l’autosuffisance énergétique, mais doit importer à la hâte des compétences pour colmater les fissures de son propre réseau.

Le peuple paie, la SEEG échoue

Commerçants ruinés, frigos à l’arrêt, hôpitaux sous tension, familles dans le noir : la crise est palpable, quotidienne, presque insupportable. Pendant ce temps, la direction de la SEEG multiplie les communiqués, mais n’assume aucune faute. L’entreprise d’État gère la pénurie avec un plan de délestage rotatif, sans échéance claire, ni explication convaincante.

Libreville, Port-Gentil, Franceville… à travers le pays, la colère gronde : pourquoi payer des factures pour un service inexistant ?

Une crise révélatrice d’un mal plus profond

Ce drame énergétique n’est pas un accident. C’est le symptôme d’un système en déclin, rongé par la bureaucratie, la mauvaise gestion, et un manque de vision. Au-delà de la SEEG, c’est la responsabilité du gouvernement de transition qui est interpellée : où est la réforme promise du secteur de l’énergie ? Où sont les audits ? Les sanctions ?

En attendant la lumière… une exigence de vérité

Trop, c’est trop. Les Gabonais méritent mieux qu’un opérateur défaillant et un silence gouvernemental. Ils méritent la lumière – au sens propre comme au figuré. Car l’obscurité dans laquelle la SEEG les plonge n’est plus seulement électrique. Elle est politique, morale, et institutionnelle.

https://gabonmailinfos.com/delestages-au-gabon-karpowership-pointe-lincompetence-technique-de-la-seeg/

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