Dans un pays où l’eau courante est un luxe, où l’électricité joue à cache-cache et où les hôpitaux manquent de pansements mais pas de prières, Fayman Bank, elle, respire la richesse comme un bœuf dans un champ d’engrais. Immeubles de marbre, ascenseurs qui parlent, agents en cravate italienne… et à la tête, le grand visionnaire autoproclamé, Monsieur Pétros Mvom Mvom, PDG, DG, CEO, CFO, MVP et bientôt peut-être ministre.
Fayman Bank est vendue au peuple comme “la fierté financière de la Kpetoutanie”. Mais entre les lignes du storytelling national, une autre histoire se murmure, plus embarrassante : celle d’une banque qui aurait surtout été irriguée par le robinet généreux des détournements publics.
Fayman Bank : success story ou vol de haut vol ?

Créée en 1980 avec un capital qu’on dit « privé », mais dont la traçabilité s’arrête au coffre du ministère des Travaux fictifs, Fayman Bank a bénéficié dès ses débuts de marchés publics « spécialement taillés », d’exonérations fiscales “exceptionnelles”, de prêts à taux zéro… qu’elle s’est elle-même accordés. À ce niveau, ce n’est plus de l’entrepreneuriat, c’est un massage économique avec huile de corruption.
Et pendant que l’économie réelle de la Kpetoutanie se débat dans le sable mouvant de la précarité, Fayman Bank inaugure un nouveau siège tous les deux ans, avec des tapis rouges plus longs que les routes nationales.
Pétros Mvom Mvom : génie ou génie du vol organisé ?

Le boss, M. Pétros, est un cas d’école. Docteur honoris causa de plusieurs universités de complaisance, grand croix de l’ordre du mérite bancaire, conférencier permanent sur “l’excellence africaine”… il est devenu le visage propre d’un système sale.
Mais soyons clairs : il n’a jamais inventé un produit, développé un logiciel ou sauvé une économie. Il a simplement su bien s’entourer de cousins haut placés. Un coup de téléphone ici, un contrat là, un virement discret à l’étranger – et le tour est joué.
On lui remet des prix, alors qu’en réalité, les seuls prix qu’il mérite sont ceux du cynisme et de la dissimulation.Un homme qui construit des fortunes avec l’argent volé au peuple, ce n’est pas un modèle. C’est un problème.
Distinctions absurdes, distractions collectives

Pendant que Fayman Bank reçoit des trophées à la pelle, les petits entrepreneurs de Kpetoutanie, eux, croulent sous les dettes, les taxes imprévues, les refus de prêt et le silence des institutions.
Les vrais bâtisseurs du pays, ceux qui transforment l’arachide, réparent les portables, cultivent la terre, n’ont droit qu’à des promesses électorales et des slogans.
Et pendant ce temps, M. Pétros continue de se pavaner dans les forums internationaux avec ses discours produis à coût de millions.
Conclusion : Assez joué !
Non, Fayman Bank n’est pas un modèle. Elle est une insulte vivante à l’intelligence collective, un cas d’école du recyclage d’argent sale en succès médiatique.Décorer Pétros Mvom Mvom, c’est comme donner un prix d’excellence à un élève qui a triché à tous ses examens.
L’Afrique – et la Kpetoutanie en particulier – mérite des héros propres, pas des faussaires bien parfumés.
Le peuple n’a plus besoin de symboles creux mais de résultats vrais. Et ça, ce n’est pas à Fayman Bank qu’on en trouve.