samedi 14 juin 2025
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Taxis-Clandos : cercueils roulant en pleine circulation

Dans les artères poussiéreuses de Libreville, les ruelles sinueuses de Yaoundé et les boulevards chaotiques de Kinshasa, une silhouette familière fend la circulation : le « clando ».

Derrière ce surnom se cachent des véhicules hors d’âge, rafistolés à l’extrême, qui continuent de transporter des milliers d’usagers chaque jour.

Malgré leur état déplorable, ces taxis informels arborent souvent des vignettes de contrôle technique en règle, interrogeant sur l’efficacité des systèmes de régulation en place.

Des véhicules à bout de souffle

Portières manquantes, sièges déchirés, freins défaillants, vitres bloquées : le quotidien des passagers de clandos est un parcours semé d’embûches.

À Libreville, ces véhicules sont omniprésents, notamment dans les zones où les taxis officiels se font rares.

Les usagers, souvent contraints par l’absence d’alternatives, montent à bord de ces « cercueils roulants » au péril de leur sécurité.

Un rapport de Gabon Media Time souligne que ces véhicules, bien que délabrés, continuent de circuler avec des cartes de visite technique à jour, mettant en lumière des failles dans le système de contrôle.

Un contrôle technique sous le feu des critiques

Le contrôle technique, censé garantir la sécurité des véhicules en circulation, est pointé du doigt.

Des enquêtes révèlent que des véhicules en état avancé de délabrement obtiennent malgré tout leur certificat de conformité.

Cette situation soulève des questions sur la rigueur des inspections et sur d’éventuelles pratiques de corruption au sein des centres de contrôle.

Une nécessité pour les populations marginalisées

Malgré les risques, les clandos répondent à un besoin réel : celui de la mobilité dans des zones mal desservies par les transports officiels.

À Libreville, par exemple, les quartiers périphériques comme Nzeng-Ayong ou Dragages dépendent largement de ces taxis informels.

Les routes y sont souvent impraticables, et les clandos, avec leur robustesse rudimentaire, sont parfois les seuls à s’y aventurer.

Des tentatives de régulation contestées

Face à la prolifération des clandos, certaines autorités locales tentent de réguler le secteur.

Vers une solution durable ?

À Port-Gentil, une initiative a été lancée pour identifier ces véhicules par des vignettes spécifiques.Cependant, ces mesures rencontrent souvent l’opposition des conducteurs, qui dénoncent des coûts supplémentaires et une stigmatisation de leur activité.

Le phénomène des clandos met en lumière les défis majeurs du transport urbain en Afrique centrale : infrastructures défaillantes, régulations inefficaces, et besoins pressants des populations.

Une approche holistique, impliquant une amélioration des infrastructures routières, une régulation transparente et la reconnaissance du rôle des clandos dans l’écosystème du transport, semble indispensable pour garantir la sécurité des usagers tout en répondant à leurs besoins de mobilité.

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