Coup de tonnerre dans le ciel politique gabonais : Paul Biyoghe Mba, ancien Premier ministre et vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG), a annoncé ce matin sa démission fracassante. Le timing n’est pas anodin : ce retrait intervient au lendemain d’une tournée de « reconquête » menée par les dirigeants du parti dans l’arrière-pays, sous la houlette de Blaise Louembé Kouya.
Cette décision, que certains qualifient déjà de « coup fatal » porté à la façade d’unité du PDG, révèle l’ampleur des tensions internes. Figure historique du régime Bongo, Paul Biyoghe Mba n’est pas un simple militant : c’est une icône de la stabilité institutionnelle du parti, un stratège réputé pour sa retenue… mais aussi pour son franc-parler.

En froid depuis plusieurs mois avec la direction actuelle du PDG, Biyoghe Mba n’avait pas caché son malaise face à la centralisation des décisions et aux luttes de clans qui déchiraient la structure. Déjà en 2021, il dénonçait avec virulence l’accaparement des postes à l’Assemblée nationale par certaines élites régionales, dénonçant un « tribalisme masqué » au sein du parti.
Son parcours impressionne : né en 1953 à Donguila, diplômé de l’université de Rennes, ministre dès les années 1980, Premier ministre de 2009 à 2012, puis président du Conseil économique et social, il a traversé les décennies en incarnant une forme de technocratie gabonaise exigeante, rigoureuse, et profondément attachée aux valeurs républicaines.

Mais au PDG, la guerre des chefs fait rage depuis la chute du régime d’Ali Bongo. Le parti, aujourd’hui morcelé, est tiraillé entre partisans d’une réforme radicale et ceux qui cherchent à préserver l’héritage d’un pouvoir déchu. Biyoghe Mba, pris en étau entre ces lignes, a choisi de rompre. Définitivement. »
Je quitte un parti qui a perdu son âme », aurait-il confié en privé, selon un proche. Derrière cette phrase sèche, se profile une recomposition plus vaste du paysage politique. À l’orée des prochaines élections, nombreux sont ceux qui voient en lui le possible initiateur d’un nouveau mouvement, plus en phase avec les aspirations populaires et moins gangrené par les calculs de factions. https://topinfosgabon.com/?fbclid=IwY2xjawKdNUxleHRuA2FlbQIxMQABHmBGwoduSxhQSH-N2LW3nu6lMuS14oV3RENU-oR5ElTEAjcLhzIatIR800ZO_aem_grVeSgCNjvhFPnL3aV1nNQ