État des lieux de l’épidémie de Mpox en RDC

Statistiques alarmantes sur l’épidémie
La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une épidémie inquiétante de Mpox, ou variole du singe. Le dernier rapport du ministère de la santé publique date du 28 avril 2025 et brosse un tableau alarmant. Entre le 14 et le 20 avril, 2 693 nouveaux cas suspects ont été enregistrés, avec 252 de ces cas confirmés. Cette montée en flèche a également entraîné 9 décès, traduisant un taux de létalité de 0,33 % pour cette période.
Au cours de la semaine 15 de 2025, les nouvelles ne sont guère plus réjouissantes. 2 044 cas suspects ont été signalés, dont 223 confirmés, et 17 décès, ce qui fait grimper la létalité à 0,83 %. Depuis le début de l’épidémie, dans le pays, 101 228 cas suspects ont été recensés, avec 20 279 cas confirmés et 1 763 décès. Ces données illustrent l’urgence d’une réponse cohérente et efficace pour freiner la progression de cette maladie.
Ces chiffres ne mettent pas seulement en lumière l’ampleur de l’épidémie; ils soulignent également le besoin d’une vigilance sans faille de la part des autorités sanitaires. Des experts comme le Dr Jean-Pierre Mbuyi, épidémiologiste à l’Institut National de Recherche Biomédicale, insistent sur l’importance d’une mobilisation rapide des ressources et d’une intensification des campagnes de sensibilisation.

Efforts de vaccination en cours
Pour contrer cette crise sanitaire, la RDC a lancé plusieurs initiatives de vaccination visant à contrôler la propagation du Mpox. À ce jour, plus de 521 048 personnes ont reçu leur première dose de vaccin. Les efforts se concentrent principalement sur les zones les plus touchées, notamment à Kinshasa, où l’accès rapide aux vaccins est une priorité.
Les zones de santé visées incluent Bumbu, Kalamu 2, Lingwala, Limete et Nsele. Des équipes de santé communautaire s’activent pour sensibiliser la population sur les risques liés au Mpox et l’importance de la vaccination. De plus, une campagne se prépare dans le Nord-Kivu, avec 52 000 doses à disposition, témoignant d’une volonté d’élargir la couverture vaccinale dans les collectivités les plus exposées.
Le Dr Marie-Claire Ngoy, en charge de la vaccination au ministère de la santé, a déclaré : « La vaccination est notre meilleure arme contre cette épidémie. Nous devons garantir que chaque individu à risque ait accès au vaccin. » Pourtant, la quête de nouvelles doses de vaccin demeure une priorité, car la demande dépasse largement l’offre actuelle.

Défis et perspectives d’avenir
Malgré ces efforts, la lutte contre le Mpox en RDC se heurte à de nombreux défis. La logistique de distribution des vaccins, la sensibilisation des populations et la gestion des cas demeurent des préoccupations cruciales. Les infrastructures de santé, souvent fragiles, doivent impérativement être consolidées pour faire face à ce fléau.
La stigmatisation associée à la maladie complique également les campagnes de vaccination. De nombreuses personnes hésitent à se faire vacciner, craignant la discrimination ou l’isolement. Les autorités sanitaires se doivent d’intensifier leurs efforts de communication pour déconstruire les mythes et engager la communauté dans le processus.
Les spécialistes s’accordent à reconnaître que la coopération internationale sera essentielle pour surmonter cette crise. Des organisations comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins Sans Frontières (MSF) ont déjà manifesté leur désir d’apporter un appui technique et logistique à la RDC. Établir des partenariats solides pourrait améliorer l’accès aux vaccins et aux traitements, tout en renforçant les compétences locales.
Alors que la RDC persiste dans sa lutte contre l’épidémie de Mpox, il est crucial de réfléchir : quelles mesures supplémentaires pourraient être adoptées pour renforcer la résilience du système de santé face à des épidémies futures ? Les leçons tirées de cette crise pourraient-elles entraîner des réformes durables dans la gestion des maladies infectieuses à l’échelle nationale ?