samedi 17 mai 2025
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Liberté d’expression étouffée au Cameroun : état des lieux

Atteintes à la liberté d’expression au Cameroun

Répression des voix critiques

Le rapport 2025 d’Amnesty International dépeint un climat de répression de la liberté d’expression au Cameroun, mettant en lumière des événements alarmants. Le préfet du Mfoundi, par exemple, a émis un décret le 16 juillet 2025. Ce dernier interdit à toute personne accusée d’outrage aux institutions de l’État de séjourner dans la région. Soutenue par le ministre de la Communication, cette initiative vise à étouffer toute critique du président Paul Biya, en qualifiant des propos considérés comme irrévérencieux de menaces à l’ordre public.

Cette démarche s’inscrit dans une tendance de restriction des libertés fondamentales. Les autorités rivalisent d’ingéniosité pour contrôler les discours publics, se servant de lois floues comme justification. Des experts en droits humains, tels ceux d’Amnesty International, dénoncent cette dérive autoritaire, sapant les piliers mêmes de la démocratie.

Des arrestations ciblées de militants, de journalistes et d’opposants marquent cette volonté de réduire au silence les voix dissidentes. Ces actes sont loin d’être des violations isolées ; ils envoient un message alarmant à la population : toute critique du régime peut avoir des conséquences sérieuses.

Cas emblématiques de répression

Le rapport dévoile plusieurs cas qui illustrent cette répression systématique. Celui de Junior Ngombe, un jeune militant arrêté le 24 juillet 2025, en est un exemple frappant. Son « crime » ? Avoir exhorté les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales. Détention de sept jours puis libération sous caution, mais cette arrestation soulève des interrogations sur la liberté d’expression et le droit de participation politique au Cameroun.

Un autre cas marquant est celui d’Yves Kibouy Bershu, connu sous le nom de Ramon Cotta. Il fut arrêté le 19 juillet 2025 au Gabon et ramené au Cameroun. Inculpé pour apologie de la sécession après avoir critiqué le régime sur les réseaux sociaux, son incarcération depuis le 9 octobre souligne comment les autorités exploitent des accusations inquiétantes pour dissuader toute contestation.

Ces incidents s’inscrivent dans un schéma plus large. Journalistes et militants subissent des pressions constantes, des menaces qui créent un environnement hostile à l’expression libre. Le Syndicat national des journalistes du Cameroun, le 3 octobre, a d’ailleurs dénoncé les intimidations des forces de sécurité visant à réduire au silence les critiques des autorités.

Restrictions sur les débats publics

Les restrictions vont au-delà des arrestations. Le 9 octobre 2025, le ministre de l’Administration territoriale a interdit tout débat sur l’état de santé du président. Cette mesure soulève des préoccupations profondes quant à la transparence et à la responsabilité des dirigeants. Dans un pays où la santé d’un leader peut influencer la gouvernance, ce silence s’apparente à une tentative de dissimulation d’informations essentielles.

Ces mesures de censure sont souvent justifiées par des prétextes de sécurité nationale ou de préservation de l’ordre public. Toutefois, elles soulèvent des interrogations éthiques et juridiques sur légitimité de telles restrictions dans un cadre démocratique. Les droits humains, notamment la liberté d’expression, sont universels et doivent être protégés, même dans des contextes difficiles.

La situation actuelle au Cameroun interpelle. Elle invite à une réflexion sur l’état de la démocratie et des droits humains. Les citoyens, journalistes et militants doivent pouvoir s’exprimer librement, sans crainte de représailles. La communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour soutenir ces voix et encourager un dialogue ouvert sur les droits fondamentaux.

Face à cette répression croissante, comment les Camerounais peuvent-ils défendre leur liberté d’expression ? Quelles actions la communauté internationale devrait-elle envisager pour soutenir les droits humains au Cameroun ? Ces questions requièrent une attention urgente et un débat approfondi.

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