Conflit financier entre Bamboutos FC et la Fecafoot

Un contexte de tensions financières
Le conflit entre le Bamboutos Football Club de Mbouda et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a pris de l’ampleur ces dernières semaines, révélant des problèmes financiers récurrents dans le football camerounais. Le 18 avril 2025, Bamboutos a annoncé son retrait du championnat MTN Elite One, en raison de créances impayées par la Fecafoot, atteignant près de 90 millions de FCFA. Ces arriérés, qui concernent des indemnités non versées sur trois ans, plongent le club dans une situation financière délicate.
Pascal Dissock, directeur général de Bamboutos, a exprimé son inquiétude. Depuis le début de la saison 2024-2025, le club n’a bénéficié que d’une fraction des financements attendus. Bien qu’il espérait obtenir 8 millions de FCFA pour la subvention de l’État et plus de 40 millions de FCFA grâce au sponsoring, il n’a reçu qu’une maigre somme de 5 millions de FCFA. Cette situation compromet non seulement le bon fonctionnement du club, mais démotive également les joueurs et éloigne les supporters.
Les tensions sont exacerbées par des accusations mutuelles entre Bamboutos et la Fecafoot. Le club dénonce des tentatives de manipulation, affirmant que des motocyclistes ont été employés pour faire pression sur ses dirigeants. La Fecafoot, quant à elle, rejette ces allégations et exige que Bamboutos fournisse des pièces justificatives pour le versement des subventions.

Les conséquences d’un retrait du championnat
Le retrait de Bamboutos pourrait avoir des répercussions considérables sur le football camerounais. Cette décision de ne pas participer aux prochaines journées peut entraîner des sanctions pour le club, tout en ternissant l’image de la Fecafoot, déjà critiquée pour sa gestion. Dechateau Kamdoum, président de Bamboutos, souligne qu’il est impossible de continuer la compétition sans garanties financières solides.
Cette situation soulève des questions inquiétantes sur la pérennité du championnat professionnel au Cameroun. Si d’autres clubs suivent le mouvement, cela pourrait déclencher une crise majeure, affectant non seulement les équipes, mais aussi les supporters et les sponsors. Les conséquences économiques d’un tel retrait risquent d’être désastreuses, entraînant des pertes de revenus pour les clubs et un désengagement des sponsors.
Les récentes discussions entre les deux parties, tenues le 16 avril 2025, n’ont pas permis d’aboutir à un accord, laissant le club dans une position précaire. Samuel Eto’o, à la tête de la Fecafoot, a rejeté les accusations de Bamboutos, tout en attendant des preuves pour procéder aux paiements. Cette impasse illustre le manque de communication et de transparence dans la gestion financière du football camerounais.

Vers une résolution ou une escalade du conflit ?
Alors que le conflit entre Bamboutos et la Fecafoot perdure, la question de la résolution reste en suspens. Les dirigeants de Bamboutos expriment leur désir de dialogue, mais les récents échanges n’ont pas conduit à des avancées significatives. Cette situation pourrait inciter d’autres clubs à se mobiliser, créant ainsi un mouvement collectif pour revendiquer des droits financiers justes.
Les spécialistes du football camerounais insistent sur la nécessité d’une réforme au sein de la Fecafoot pour éviter de telles crises à l’avenir. Une gestion plus efficace, une communication transparente et un engagement envers les clubs sont essentiels pour restaurer la confiance dans le système. Des initiatives visant à renforcer le soutien financier aux clubs, par le biais de partenariats ou d’investissements publics, devraient également être envisagées.
En attendant, la tension demeure palpable. Les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir de Bamboutos FC et, par ricochet, celui du championnat professionnel camerounais. Supporters, joueurs et dirigeants attendent des réponses claires et des actions concrètes pour sortir de cette impasse. La question reste : jusqu’où les clubs sont-ils prêts à aller pour défendre leurs droits financiers dans un climat aussi incertain ?